auteur Michaël Glück
A propos
L'écriture à bouche décousue
Cinq recueils de poèmes, deux pièces de théâtre, publiés ou jouées cette année 2000. Michaël Glück fait entendre une écriture grave pour clamer l’effroi d’un siècle, l’effroi des temps.
De la musique de son écriture, il dit que c’est celle d’une basse. Une basse continue, tendue. Un violoncelle, peut-être baroque, peut-être de Bach et que c’est au lecteur à inventer les mélodies. Il affirme être un rêveur, mais un rêveur inquiet, un rêveur errant. On l’imagine, effaré, au milieu de décombres d’une ville en guerre perpétuelle. Éternel survivant, éternel exilé, éternel témoin qui rend aux mots l’essence des drames anciens, présents et à venir. Au bord du gouffre, il chante une dépossession certaine, l’origine de toutes les tragédies, mais aussi l’émergence de quelques...
Ouvrages chroniqués
Dans la suite des jours
de
Michaël Glück
2014
Réunification-collectage de sept ouvrages de Michaël Glück autour de Bereshit, un des livres de la Torah. Chants vifs, graves, éternels et éminemment contemporains.
Il écrit. Il ne peut faire autrement. Certains à minuit se lèvent pour la prière. Lui, veille, pour relancer la langue, jeter les dés du poème, « redonner chance aux mots de se poser sur le silence ». Athée, il considère que « sans athéisme, sans libre-pensée, la démocratie ne peut plus se protéger d’elle-même ». Il entretient cependant un rapport fusionnel aux textes sacrés. Né à la fin de la guerre, la seconde dite mondiale, Michaël Glück a toujours l’impression d’être étranger. Émigré, fils, petit-fils d’émigré. Mère tchécoslovaque, père d’origine polonaise. Enfant, lorsqu’on...
Comédies enfantines
de
Michaël Glück
Ces Comédies enfantines portent en sous-titre Territoires de la guerre, 1. Trois textes Marelles, Sols et Trafics pour basculer du jeu au cauchemar. Le lecteur a l’impression que tous les personnages jouent à faire « encore plus semblant » qu’habituellement au théâtre. La plupart ne savent même pas s’ils sont vivants ou morts. Sans véritable nom, ces figures ont la langue tronquée, avalée : « Quand j’a pu les mots là qui tournoient dans ma bouche, c’est comme si j’avons pu l’ossigène, a v’là qua chuffoque, fait… comme si j’allons mourir. » Le jeu devient de plus en plus cruel, les règles...