auteur Olivier Rolin
A propos
Olivier Rolin : le temps des perdants magnifiques
Pour la deuxième année consécutive Olivier Rolin crée l’un des événements de la rentrée littéraire. Avec Port-Soudan, l’écrivain livre son roman le plus émouvant. Loin de la nostalgie des années gauchistes, Port-Soudan illustre le désarroi des derniers utopistes. Entre tristesse et résignation.
Pour le grand public, Olivier Rolin s’est fait connaître l’an dernier avec son roman monstre, L’Invention du monde qui relatait quarante-huit heures dans le monde. L’auteur affirmait ainsi son rejet d’une littérature du nombril, cette hypertrophie du moi qui justifiait les moqueries des auteurs anglo-saxons quant à la littérature française. Roman triomphant où la langue génératrice créait le monde en même temps qu’elle le nommait, L’Invention du monde s’érigeait en voie alternative du roman hexagonal.
Or, surprise, le peu prolixe Olivier Rolin (un roman tous les quatre ans en moyenne)...
Aujourd’hui, la littérature est une activité de perdant
L’écriture de son quatrième roman a été longue et douloureuse. Olivier Rolin est allé chercher au plus profond d’une déchirure la langue de ce roman. Entre confession et rigueur littéraire, entre la tristesse et la rage, Port-Soudan est le roman lucide de l’échec. C’est aussi une réussite.
« Aujourd’hui, la littérature est une activité de perdant »
Pour ces premiers jours de septembre, Paris était à l’image du Paris de Port-Soudan et comme le narrateur de son roman, Olivier Rolin revenait de la Mer Rouge. Notre rendez-vous avait été fixé en début d’après-midi, rue Jacob, dans les bureaux du Seuil son éditeur et son ancien employeur. Ce jour-là, L’Express donnait sous la...
Le rêve d’Aleph
La bibliothèque d’Olivier Rolin c’est son appartement du 6e arrondissement parisien. A croire presque que le plafond repose sur ces rangées de livres qui s’étirent le long des murs de chaque pièce. Dès l’entrée, des romans, posés sur une table, rangés le long d’une bibliothèque constituée de simples planches. La cuisine, sur la droite rappelle que nous ne sommes pas dans une bibliothèque...
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Ouvrages chroniqués
Tigre en papier
de
Olivier Rolin
2002
Un homme, double romanesque d’Olivier Rolin, raconte à la fille de son meilleur ami ce que furent les années gauchistes. Ils passent une nuit entière à marcher dans Paris, à tourner sur le périphérique. Elle l’écoute avec un sourire dont l’ironie est assassine. Il évoque les blessures des siens, de lui-même surtout. Ils rêvaient d’aube rouge et de héros révolutionnaires, leur génération fit les MacDo et Disneyland. Il se voudrait perdant magnifique, il se sent seulement pitoyable. Les combats des années 60 sont oubliés, rangés au mieux au rayon de l’exotisme d’une époque révolue. Il les...
La Langue
de
Olivier Rolin
2000
Dans un bistrot où personne n’entre, elle est serveuse. Lui, un intellectuel qui fuit ici un amour perdu. S’il la regarde comme une Emma Bovary, il se voit comme un Don Quichotte et les moulins contre lesquels il se bat parlent mal dans le poste de la radio. Les mots les rapprochent. Lui veut l’emporter dans un univers à la Lewis Carroll pour grande fille (on l’imagine, elle, dans la tenue demi-deuil des serveuses). Il lui cite Lautréamont, elle lui parle de son enfance à la campagne : « On aurait dit qu’on cultivait la pluie. » La langue des médias, celle des « nouveaux maîtres » essaie...