auteur Raymond Federman
A propos
Federman, le survivant
Rescapé de l’holocauste, laissé à lui-même durant la guerre, Raymond Federman n’a eu de cesse de faire entendre, dans ses fictions la trace d’une expérience indicible. Mais le « frenchy » qui vit aujourd’hui à San Diego a su couvrir les cicatrices de « l’Impardonnable Énormité » du rire tonitruant de la vie.
S’il est un domaine où la France ne semble pas en retard sur les États-Unis, c’est bien dans la frilosité éditoriale. L’un des plus grands livres du vingtième siècle aura mis plus de trente ans pour traverser l’Atlantique. Si aujourd’hui, enfin, on commence à découvrir son auteur, Raymond Federman, on est encore loin de donner à son premier roman Quitte ou double (Double or nothing, 1971) la place qu’il mérite : la plus haute. Le mot « roman » ne convient pas pour évoquer ce livre fou, total, joyeux et grave, ludique et bouleversant. Il s’agissait pour l’auteur de planter les bases d’un...
Le sens de la mémoire
Il y a quelque chose de drôle, évidemment, dans Retour au fumier. Ça tient avant tout à la construction du récit : Federman est avec sa femme en France. Ils doivent se rendre à Cannes, louent une Mégane et se détournent par le Sud-Ouest, objectif la ferme où l’écrivain travailla pendant la guerre, une fois sorti du débarras qui lui sauva la vie. Le livre raconte donc la quête de la ferme et...
Federman l’infédéré
Jugé trop avant-gardiste ou tumultueux, Raymond Federman a longtemps été boudé en France. Portrait d’un sémillant jeune homme de 75 ans qui, de livre en livre, joue sa vie à quitte ou double.
Né en 1928 à Paris, Raymond Federman est l’unique survivant d’une famille ouvrière décimée dans les camps. En 1947, il débarque aux États-Unis (si vous n’avez pas encore lu Amer Eldorado 2/001 ou La Fourrure de ma tante Rachel qui relatent cet épisode, il faut vous précipiter). Tour à tour ouvrier dans l’industrie automobile, jazzman, champion de natation, joueur professionnel et même...
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Ouvrage chroniqué
Surfiction
de
Raymond Federman
2006
Publié il y a treize ans aux États-Unis, « Surfiction » est un essai réjouissant. Clair et incitatif, il donne les bases d’une réflexion en mouvement.
Constitué de huit textes vifs, Surfiction traverse une bonne partie de la littérature de création (« le roman expérimental ») des années 60 à aujourd’hui plus particulièrement aux U.S.A. Raymond Federman sait de quoi il parle, puisqu’il fut un des premiers de sa génération avec Quitte ou double (1971) à révolutionner le roman (dans la lignée de Cervantès, Sterne ou Joyce). Le bonhomme n’hésite d’ailleurs pas à se citer lui-même…
Le texte inaugural est un « manifeste postmoderne » : écrit en 1973, ce texte programmatique n’a pas pris une ride, si ce n’est, peut-être, dans l’utopique part...