auteur Santiago H. Amigorena
A propos
Les voix du silence
Scénariste, réalisateur et producteur, Santiago H. Amigorena est avant tout un écrivain. Son œuvre, bâtie depuis un exil commencé avant lui, dévoile dans son dernier roman la source sombre d’où elle jaillit. Et où un siècle a sombré.
L’homme parle avec une délicate douceur, comme si son souffle ne devait pas déranger la transparence de l’air. Sous sa chevelure d’éternel adolescent, son regard se porte sur le monde avec la bienveillance de ceux qui sont revenus de tout et reçoivent chaque événement, aussi minuscule soit-il, comme la possibilité d’un émerveillement. Quand on l’a lu, on se dit qu’il y a là peut-être une forme de protection, à défaut d’être une carapace : s’ouvrir à ce qui advient est un moyen aussi de se préserver. Dans 1978 le portrait de son alter ego fictionnel que dresse le narrateur le présente sans...
Toutes nos vies à écrire
L’ambitieux projet d’écrire à la croisée de Proust et Joyce auquel Santiago H. Amigorena s’attelle depuis quarante ans enjambe des gouffres où l’humanité a chu. L’intime naît parfois de l’universelle douleur.
Bâtie sur les plans d’une cathédrale d’encre, l’œuvre de Santiago H. Amigorena s’auto-génère comme une métastase vivifiante. Passée aux cribles conjugués de la mémoire et de la littérature, la vie de l’exilé y trouve sa véritable terre d’accueil : celle du langage réapproprié. Autour du navire amiral, l’écrivain a disposé des romans qui escortent l’odyssée intime. Mais Le Ghetto intérieur,...
Au nom des siens
Le Ghetto intérieur lève un voile sur une des sources de son œuvre : la douleur d’un grand-père qui s’emmure dans le silence pour avoir échappé à la Shoah qui a exterminé les siens.
Vicente Rosenberg aurait tout pour être heureux. Sa boutique de meubles marche bien puisqu’en ce début des années 40, les affaires vont bon train à Buenos Aires. Le pays est florissant. Les élites d’Europe y débarquent d’autant plus nombreuses que l’Allemagne et son führer font entendre aux frontières du Vieux Continent un bruit de bottes persistant. Vicente est arrivé en Argentine...
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Ouvrages chroniqués
La Justice des hommes
de
Santiago H. Amigorena
2023
Santiago Amigorena confronte désastre amoureux et institution judiciaire dans une méditation d’où sourd aussi l’idée de l’écriture comme pardon.
Lorsqu’Alice annonce à Aurélien qu’elle le trompe, ce dernier est comme pris de folie : voulant rattraper sa femme, il abandonne ses enfants Elsa et Loup dans un tunnel routier, avant de blesser involontairement l’un des policiers venus à leur secours. Neuf mois de prison plus tard, il n’a toujours donné aucune nouvelle à sa famille…
La Justice des hommes tourne autour de cet acte originel pour faire le portrait d’un homme condamné par un instant de déraison à une culpabilité irrémédiable, qui va jusqu’à lui faire perdre le sens de sa propre vie. Aurélien, désormais frappé par une...
La Première défaite
de
Santiago H. Amigorena
Qu’un auteur puisse aujourd’hui consacrer plus de 600 pages à un texte dédié à un chagrin d’amour, cela peut étonner et même inquiéter. Mais la crainte de découvrir un récit truffé de longueurs est vite dissipée à la lecture de La Première Défaite. Cette déambulation littéraire d’un jeune homme oscillant entre la tentation de s’abandonner à une errance désespérée et l’effort de trouver les ressorts qui l’aideraient à surmonter son épreuve, est captivante. Elle présente un côté fascinant qui s’explique en grande partie par la fidélité absolue de ce jeune homme, qui n’est autre que Santiago...