éditions Harper Collins
Ouvrages chroniqués
Corps de ferme
de
Agnès de Clairville
2024
Agnès de Clairville signe le roman noir de la vie à la campagne. Ses narrateurs ? Les animaux de la ferme en chair et en os. Stupéfiant.
C’est une histoire physique, charnelle, au suspense diablement orchestré, une histoire qui impose son souffle, oblige à l’endurance, une histoire d’odeurs et de sang, de vie et de mort. Dès la première page, on est déstabilisé, on n’ose pas tout comprendre, mais oui, c’est ça, cette narratrice, celle qui nous raconte son étonnement, sa douleur, sa solitude, qui ouvre grand ses yeux innocents réputés si doux, est une vache. Une pie noire. Un veau vient de naître dans un vacarme de meuglements et de cris : bienvenue chez les humains, bienvenue en enfer.
Corps de ferme est un roman à...
Lalalangue (Prenez et mangez-en tous)
de
Frédérique Voruz
2022
Sur la couverture, au premier plan, le dessin d’une petite fille qui tient une prothèse de jambe, derrière elle une femme haute et large à qui appartient la jambe manquante. Sur la poitrine, une croix. Un langage graphique inspiré de la ligne claire avec ses traits noirs épais et ses aplats de couleur, le bleu layette et le vert pomme lui donnent un air de publicité américaine des années 60.
Il y a déjà là, la démesure qui va hanter l’enfance de la narratrice, celle d’une mère toute-puissante et d’une religion catholique omniprésente. C’est que la mère, après avoir perdu sa jambe et ses...
Virginie Mailles Viard
octobre 2022
Le Matricule des Anges n°237
Préférer l’hiver
de
Aurélie Jeannin
2020
L’hiver. La saison, le moment, la lumière. La nuit, le froid, le vent. La neige, parfois, le gel. L’enfermement. La solitude. L’hiver, à tenir à distance ou apprivoiser. Comme celui qu’on redoute, ou celui qu’on attend.
Préférer l’hiver, annonce en titre Aurélie Jeannin. Curieuse préférence que celle de cette saison, qui contraint la narratrice et sa mère à s’enfermer, chaque jour de bise glaciale, un plus au fond de la cabane qu’elles occupent depuis maintenant plusieurs années, avec leurs livres pour seule compagnie. Préférer l’hiver ; par goût ? fatalisme ?
Sur le monde des deux...