éditions Héloïse d'Ormesson
Ouvrages chroniqués

Le Faiseur d’anges
de
Stefan Brijs
2010
Ne vous fiez pas à l’incipit apparemment conventionnel, avec juste ce qu’il faut de suspense. Un docteur débarque dans une ville frontalière (entre Belgique, Pays-Bas et Allemagne) en étonnant les braves gens. N’a-t-il pas, comme son père, un « bec-de-lièvre » et, dit-on, trois bébés jumeaux dont les cervelles ressemblent « A une noix. Mais en bien plus gros. Et tout visqueux. » On prendra la chose pour de stupides commérages… Mais gare ! Ce roman va bientôt, et dans un crescendo efficace et crédible, nous emporter vers une fin proprement hallucinante. Car notre mystérieux et peu...

Loubianka
de
Travis Holland
2006
Bien qu’il n’ait pas la prétention de dépasser Soljénitsyne ou Chalamov en dressant un tableau total de l’univers du stalinisme, ce premier roman mérite d’être lu pour son habileté intimiste à peindre une époque, un système par le petit bout de la lorgnette. Centrant sa narration sur un personnage sans grande envergure, il nous montre à la fois la dimension humaine de l’horreur soviétique et la puissance de ses rouages.
Pavel est un professeur de littérature qui, pour avoir contribué à diffamer un de ses collègues, s’est vu obligé d’accepter un travail d’archiviste dans la fameuse prison...

Stasiland
de
Anna Funder
2008
Plutôt qu’un roman, il s’agit d’un récit. Celui d’une enquête dans le passé de l’Allemagne de l’Est communiste. La narratrice - peut-être l’auteur elle-même - arrive à Berlin en 1996, décidée à percer le mystère de ceux qui ont tenté de franchir le Mur, en particulier une adolescente de 16 ans, et plus exactement à dessiner la toile d’araignée de l’une des plus terribles polices politiques du monde : la Stasi. La tâche sera infinie. Dresser la carte de la Stasi, c’est tracer un chemin tentaculaire plus vaste que le pays lui-même, si l’on suit tous les méandres des cerveaux qui l’ont...