éditions Ludd
Ouvrages chroniqués
La Boîte de Pandore
de
Karl Kraus
Les éditions Ludd ne manquent pas d’audace : réunir Karl Kraus et Frank Wedekind sous la même couverture demeure une entreprise courageuse, même si le résultat obtenu déconcerte par son manque d’unité, même si certains lecteurs auront à déplorer de ne pouvoir lire la tragédie que l’ensemble s’attache précisément à défendre.
Écrivain autrichien (1874-1936), Karl Kraus s’est surtout fait connaître par son œuvre polémique -en particulier Les Derniers Jours de l’Humanité, un drame de huit cents pages- dans laquelle il dénonçait l’horreur de la guerre et affirmait son aversion pour la...
Le Crapaud jaune et autres récits
de
Oskar Panizza
Le Crapaud jaune
et autres récits
d’Oskar Panizza
Les éditions Ludd poursuivent la traduction de l’œuvre de ce féroce pamphlétaire des lettres allemandes (1853-1921), germanophobe convaincu et grand combattant de la religion devant l’éternel. Moins virulent que Le Concile d’amour ou Adieu à Munich qui valurent à l’auteur quelques mandats d’arrêt, ce nouveau recueil de textes est une suite de joyeuses bouffonneries. Ainsi en participant à son premier pèlerinage, le narrateur découvrira qu’une fin de procession se termine toujours en orgie. Plus loin, un commissaire de police qui ne...
Ecrits de prison
de
Oskar Panizza
Ecrits de prison confirment les obsessions de ce pamphlétaire enrégé pour qui « l’asile, la prison ou la fuite », restaient les seules issues possibles.
En 1891, alors qu’il était médecin, Oskar Panizza avait tenu une conférence intitulée Génie et folie (1) devant un parterre de psychiatres et de juristes. Il évoquait le destin de ces grands génies succombant à la maladie mentale. Prophétique. Quelques années plus tard, en 1905, celui que Breton surnomma « le scorpion du calice » était interné au sanatorium Mainschloss, près de Bayreuth. Il y resta seize ans avant de s’éteindre d’une crise d’apoplexie. Dans un dernier élan rageur, il chargea deux avocats d’obtenir sa radiation de la nationalité bavaroise, et vint peu à peu à refuser toute...
Journal d’un chien
de
Oskar Panizza
Pour un chien, à quoi peut bien ressembler l’espèce humaine ? Physiquement, c’est le « règne de l’épais, du bouffi et de l’éléphantesque » animée par « des salves de bouche » et des « gesticulations ». Ecrit en 1892, Le Journal d’un chien consigne pendant neuf mois les dissections canines du matériau humain. L’occasion pour Oskar Panizza de déployer comme un long ricanement son aversion et son dégoût pour l’homme en qui il ne voit que bouffonnerie et cabotinage. Ce texte, l’un des premiers de celui que Breton surnommait « le scorpion du calice », un peu inégal, préfigure néanmoins la...
Plaisanterie, satire, ironie et signification plus profonde
de
Christian Dietrich Grabbe
L’univers de Plaisanterie, satire, ironie et signification plus profonde est complètement loufoque. Au début de la pièce, un instituteur ivrogne reçoit un petit paysan. Ses parents veulent en faire un savant parce qu’« il a les vers ». Une première leçon vise donc à instruire le gamin de l’art de laisser paraître quelques géniales dispositions. Il lui faut, en compagnie d’une belle demoiselle, mettre un chat crevé sous son nez comme pour éternuer puis s’écrier : saperlipopette, je croyais que c’était une constellation ! Le diable lui, se fait passer pour « un collectionneur passionné de...