La rédaction Eric Naulleau
Articles
Baleine de Paul Gadenne
C’était un blanc sans lumière, un blanc gelé, entièrement refermé sur lui-même, tournant le dos à toute gloire, avec une résignation à peine pathétique, vraiment le blanc d’une baleine qui ne faisait pas d’histoires, qui fuyait l’éloquence et défiait terriblement les mots. » Bel autoportrait. Gadenne/Baleine, nouvelle occasion de découvrir un naufragé des lettres françaises, abandonné sur son île par la postérité. Baleine/Gadenne, Pierre et Odile se tiennent pour l’éternité devant la charogne géante échouée sur une plage du Pays Basque, l’occasion d’une décisive expérience mystique pour...
Un auteur
Votre visage jusqu’à l’os
Varlam Chalamov naquit en tant qu’écrivain des amours monstrueuses du Petit Père des Peuples avec la marâtre nature de l’Extrême-Nord soviétique.
Votre visage jusqu’à l’os
Varlam Tikhonovitch Chalamov (1907-1981) passa au total vingt-deux années dans différents bagnes de Kolyma, aux limites nord de l’Union Soviétique. Au terme de quelques péripéties éditoriales, l’ensemble des textes consacrés à cette période furent traduits en trois tomes chez François Maspero de 1980 à 19821, puis repris en un volume -augmenté de douze nouvelles...
Le piéton de Moscou
Nouvelle tentative pour révéler le talent de S. Krzyzanowski, jusqu’alors aussi inconnu sur les hauteurs de l’Oural que sur les rives de l’Atlantique.
Les parutions en 1992 du Club des tueurs de lettres puis l’année suivante du Marque-page, ne furent guère à la hauteur de l’événement annoncé par les éditions Verdier : la révélation au public français de Sigismund Krzyzanowski (1887-1950), « génie négligé » des lettres russes. En manière d’aperçus sur « l’une des œuvres les plus graves et les plus vertigineuses du XXe siècle », l’on obtint...
Des livres
Heq : le chant pour celui qui désire vivre
de
Jørn Riel
Arluk : le chant pour celui qui désire vivre
de
Jørn Riel
Inuits et brouillard
A pied, en traîneau et en bateau, le Danois Jorn Riel remporte avec grand talent le maillot blanc comme neige du Tour du Groenland.
Succédant à la trilogie des Racontars (voir MdA n°11) et à celle de La Maison de mes Pères, également parues chez Gaïa, Heq et Arluk ressortissent à une veine plus directement ethnographique du talent de Jørn Riel. Dans Heq, les pérégrinations d’un clan d’Inuits depuis le Groenland jusqu’à l’Alaska s’avèrent avant tout prétexte à évoquer une civilisation aujourd’hui presque disparue. Au long...
Lenz-pierre noire
Il y a quelque témérité à choisir Jakob Lenz (1751-1792), figure tourmentée du « Sturm und Drang » romantique, comme personnage principal d’un livre, et plus d’audace encore à relater un épisode qui fut déjà le sujet d’une célèbre nouvelle de Georg Büchner : la crise de démence qui frappa le poète allemand durant son séjour chez le pasteur Oberlin en 1778. Dans l’ombre de ces présences...
Médiatocs – chronique
Popol et Virginie
L’auteur(e) des Chiennes savantes lorgne à présent vers les Chiennes de garde. Le Manifeste pour un nouveau féminisme de Virginie Despentes ferait plutôt penser à du pipi de chat(te).
Nous sommes redevables au féminisme de quelques avancées décisives dans le domaine des mœurs : à lire King Kong théorie, on s’avise en effet que les cafés du commerce sont devenus mixtes. Prendre connaissance du « manifeste » de Virginie Despentes revient à subir le caquetage d’un pilier de comptoir qui vous crachote à jet continu ses délirantes opinions sur le viol, la pornographie, la prostitution, sans oublier la lutte à mort entre femmes et hommes pour la possession symbolique du pénis. Éprouvant.
On trouve un peu tout et son contraire sous la plume de la patronne du bistro Les...