RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Lella est une icône
Troisième épouse de Georges Arnaud, Lella Facchini a été la muse d’Édouard Boubat avant de devenir romancière et journaliste.
Je n’éviterai donc aucun lieu commun. Je ne sais pourquoi j’avais pensé que vous écriviez avec surexcitation. C’est la violence de vos livres qui m’a donné cette idée toute faite. » Celle qui s’exprime ainsi un jour de mai 1957, c’est la trentenaire Lella Arnaud, qui pige pour Les Lettres nouvelles depuis quelque temps. À la parution de La Fin d’un primitif (traduction Yves Malartic, Gallimard, 1956), elle a la chance d’interroger l’auteur de romans noirs américain Chester Himes qui vient de publier l’un de ses livres les plus troubles, « un cauchemar d’alcoolisme, de sexualité effrénée...
Un auteur
Hautes couleurs
L’Anglaise Estella Canzani (1887-1964) a rendu à la Savoie et au Piémont leurs magnifiques nuances. Le Journal de montagne de cette survivante de l’ère victorienne reste un modèle.
En janvier 1922, lorsque l’anthropologue Arnold van Gennep propose son adaptation du Journal de montagne d’Estella Canziani (Lib. Dardel, 1920), la revue La Géographie, bulletin de la Société de géographie s’enthousiasme. Tous trouvent inouï qu’une jeune femme de 24 ans se soit attachée à rendre avec autant de précision et de simplicité les faits et gestes d’une population montagnarde vivant...
Un auteur
Être, dit-elle…
Pour sortir de son rôle de femme au foyer, Jocelyne d’Agostino (1943-2007) tenta une issue via la porte Littérature.
Au moment où Annie Ernaux faisait ses débuts, nombreuses étaient les aspirantes romancières tentées par les promesses de la littérature. Du prestige social de la littérature s’entend, puisque les ors n’ont jamais été qu’exceptionnellement au rendez-vous. Depuis la guerre, le niveau d’éducation des populations occidentales avait nettement progressé et le monde de l’édition, de traditionnel...
Un auteur
Des sens à combler
Auteure-phare de la littérature sentimentale d’après-guerre, Anne-Marie Desmaret s’est vu refuser l’accès à la notoriété post-mortem. Une injustice.
On ne voudrait pas peiner nos stars de la vente de masse, mais nous sommes contraints de les informer de la perverse attitude des scores commerciaux : ça ne sert à rien dans la durée. Si l’on considère ce qui est arrivé à Dekobra, Colette ou Soubiran… – voire, pour ceux que la Critique vouait aux Alpages, c’est-à-dire Mauriac, Montherlant et consorts –, tout ça est très lié à la temporalité,...
Un livre
Courant d’air
Grand reporter très respecté d’avant-guerre, Louis Roubaud a été emporté comme il a vécu : toujours ailleurs.
Louis Roubaud, grand reporter des années 1920-1940, a fait les frais d’une règle non écrite qu’applique drastiquement la postérité : ne pas mourir pendant une guerre si l’on espère atteindre à la notoriété, aussi modeste soit-elle. Et Louis Roubaud, ténor du reportage en France au même titre que Joseph Kessel, Claude Anet, Henri Béraud ou Andrée Viollis, a commis l’impair. Né le 21 août 1884...