RUBRIQUE Histoire littéraire
Les articles
Tours, rites et dingueries
Le Britannique Mervyn Peake a signé avec la Trilogie de Gormenghast l’un des classiques majeurs de la littérature d’imagination du siècle dernier.
À l’heure de saluer l’écrivain Patrick Reumaux qui a disparu le 17 janvier dernier, la reparution de sa traduction du chef-d’œuvre inclassable de Mervyn Peake (1911-1968), la Trilogie de Gormenghast, semble l’hommage le plus retentissant que le monde culturel français soit capable de lui rendre. Si la presse est silencieuse à propos de la mort du traducteur, il se peut que le Titus d’Enfer de Peake recueille les suffrages de jeunes critiques qui découvriraient ce fabuleux classique du siècle dernier. Ils le rangeront à côté du Seigneur des anneaux.
Dans Tombal Cross, destination Mervyn...
L’amour sur des rails
Dans le Paris trépignant des années 1950, Paul Guimard imagine une histoire de cœur impossible. Ou comment piéger la fatalité. Réédition de Rue du Havre.
Il se nomme Julien Legris, pas Lenoir ou Leblanc, non, il est tout entier de ce gris passe-partout, couleur passe-muraille. Il est arrivé au « désert glacé de la soixantaine » sans fredaine, sans le moindre petit drame, un peu comme le monsieur William de Jean-Roger Caussimon1. Julien Legris a fait la Grande Guerre « sans autre action d’éclat que celle de survivre. » Pas une égratignure....
Yourcenar, en toutes lettres
Passionnant pour tous ceux qui s’intéressent au métier d’écrivain ou goûtent la cuisine de l’édition, ce nouveau tome de sa correspondance montre aussi comment l’auteure participe à la construction de son œuvre.
Couvrant les années 1968-1970, ce cinquième volume de correspondance témoigne de la façon dont Marguerite Yourcenar contrôle l’interprétation et la publication de ses textes et balise le territoire de sa pensée. Les échanges de l’année 1968 s’organisent autour de la parution de L’Œuvre au noir, préparatifs et diffusion, tandis que ceux des deux années suivantes portent sur la réception du...
Zébrures d’épistole
Plus que littéraire, la correspondance entre Georges Perros et Pierre Pachet montre une amitié à hauteur d’hommes.
Qui découvre un jour Georges Perros (1923-1978) et ses écrits à nul autre pareils, dont les fameux Papiers collés, ne pourra plus jamais s’en détourner. Cette correspondance avec son cadet de quatorze ans Pierre Pachet (1937-2016), qui lui aussi nous manque, est une belle occasion de les retrouver, et ce grâce à Thierry Gillybœuf, impeccable transcripteur des quelque 150 lettres échangées...
Cette fois-ci la forêt était vierge de Colette Thomas
Dans l’entourage d’Antonin Artaud, la pulsion d’écrire n’était pas rare, et c’est Colette Thomas sans doute qui illustra le mieux ce recours à la lettre – notamment pour échapper aux tourments inventés par les psychiatres du temps qui confondaient expérimentation barbare et soin médical. On sait ce qu’Artaud eut à souffrir des électrochocs, il en a assez parlé. Son amie Colette Thomas...