RUBRIQUE Histoire littéraire
Les articles
Le Rêve des machines de Günther Anders
Il n’y a pas d’obsolescence de Günther Anders. Si nous connaissions le massif philosophique de L’Obsolescence de l’homme et celui romanesque de La Catacombe de Molussie, voici deux lettres inédites. Elles sont adressées en 1960 à Francis Gary Powers, un pilote espion américain arrêté lors d’une mission en Union soviétique, en pleine guerre froide, ce qui fit craindre l’incendie guerrier ou nucléaire. Dans la première, il dénonce le couple « ignorance et omnipotence » qui conduit à l’inhumanité, comme pour le pilote d’Hiroshima à qui l’on a également caché les conséquences de son...
Des livres
La Plume dissipee
de
Patrick Wald Lasowski
Saint Sébastien martyr
de
Patrick Wald Lasowski
Savant et enchanteur
Deux nouveaux livres de Patrick Wald Lasowski pour savourer l’acuité d’un regard et une érudition qui tient de la prestidigitation.
Éminent spécialiste de la littérature et de la sensibilité libertine – il a dirigé l’édition des Romanciers libertins du XVIIIe siècle à la Bibliothèque de la Pléiade –, auteur d’essais consacrés au roman du XIXe siècle, Patrick Wald Lasowski ne cesse d’interroger l’imaginaire de ces siècles. Après avoir élu un foyer fantasmatique, un objet, un thème qui cristallise une dynamique mentale, ou...
L’hellénisme comme humanisme
D’un intérêt exceptionnel, le premier tome du journal que tint le poète Georges Séféris jusqu’à sa mort en 1971 brasse aussi bien la littérature que l’histoire, la langue et la guerre, de la Grèce à l’Europe.
Parce qu’il est né en 1900 à Smyrne, la vie de Séféris épouse celle de son siècle. Les persécutions turques contre les Grecs d’Anatolie puis la Grande Guerre poussent la famille Séfériades à rejoindre l’autre rive en 1914. Après avoir perdu la patrie de son enfance, dont le souvenir mélancolique le hantera toute sa vie, Séféris finit le lycée à Athènes puis part étudier le droit à Paris. Le...
Un enraciné aux semelles de vent
Inclassable et contradictoire, mystique et terre à terre, diplomate et dramaturge, qui était vraiment Paul Claudel ? Une biographie signée Claude Pérez le rend à sa multiplicité.
Peu d’écrivains ont été comme Claudel enfouis sous leur caricature. Il suffit de prononcer son nom pour que les ricanements pleuvent : dogmatique, cul béni couvert d’honneurs, homophobe, bourreau de sa sœur Camille, intolérant – « La tolérance ? Il y a des maisons pour cela. » Il dérange, il agace, mais il s’en moquait. C’est un ours, mais un ours qui se rit de son apparence, fréquente...
Un livre
Servabo. Mémoire de la fin de siècle

de
Luigi Pintor
Servir, dit-il
Né dans une famille d’antifascistes notoires, Luigi Pintor (1925-2003) passe une partie de son enfance en Sardaigne, flirte adolescent avec la Résistance avant d’intégrer L’Unità, principal quotidien communiste de la péninsule italienne. Radié du Parti en 1969, à la suite de l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, il retourne en Sardaigne pour y fonder Il Manifesto, journal dissident...