L’histoire littéraire a cela d’excitant qu’elle révèle périodiquement des trésors. Brillant archiviste, Ephraïm Mikhaël aborde la poésie à seize ans et succombe en 1890 à la tuberculose. Il a 24 ans. Il n’aura publié en volume que L’Automne (1886), quatorze poèmes empreints d’un spleen baudelairien.
Autorité intellectuelle du groupe de la Pléïade qui rassemble ses compagnons Darzens, Quillard et Bloch, Mikhaël fréquente les mardis de Mallarmé. Salué pour ses vers élégiaques d’inspiration parnassienne, il place son œuvre aux origines du symbolisme en tentant de s’affranchir de la versification.
Le premier volume de ses Œuvres complètes dirigées par Denise Galparin et Monique Jutrin (le second est à paraître) rassemble une masse insoupçonnée de poèmes inédits, de chroniques satiriques rimées et d’inachevés parmi lesquels on aborde des contes majestueux puisés aux sources des textes sacrés et médiévaux. Cette renaissance lui permet d’échapper à l’oracle de son Armentaria : « La vertu n’est entière que si elle est secrète. »
L’Âge d’homme
311 pages, 190 FF
Histoire littéraire Oeuvres complètes
février 1996 | Le Matricule des Anges n°15
| par
Éric Dussert
Un livre
Oeuvres complètes
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°15
, février 1996.