Voici une poésie de la fulgurance. Née en 1939 et décédée en 1989, cette écrivain portugaise laisse une œuvre dont le titre de son dernier recueil Par le feu (1989) souligne bien le mélange subtil d’extase et de fragilité. Si elle a vécu en France dans les années soixante et traduit Michaux, Artaud, Céline ou Ionesco, Luiza Neto Jorge était toujours inédite dans notre pays. Cette première parution permet de découvrir l’inspiration chauffée à blanc d’une poétesse proche de ses compatriotes Antonio Ramos Rosa ou Herberto Helder : « Il est mort avec le jour/ le fidèle soleil qui nous réchauffait/ et vint un autre soleil/ ravageur/ lui aussi nous a laissés/ en scène, seuls/ acteurs éteints/ Et vint un autre soleil/ défiguré/ et un autre jour sans odeur ni saveur/ La fulgurance du suprême acteur/ un filet de voix la répercute/ dans le cœur de qui écoute/ le tremblé avant les répliques. » On peut souhaiter de nouvelles traductions pour mesurer davantage l’apport de cette poésie aux images incandescentes.
Le Passeur
Traduit du portuguais
par Christian Mérer et
Nicole Siganos
136 pages, 80 FF
Poésie Par le feu
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
| par
Marc Blanchet
Un livre
Par le feu
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.