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Domaine étranger L’ambiguïté de la comédie

septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17 | par Christophe David

L’Ampleur de la tragédie, le deuxième roman de Quim Monzó (1989) raconte comment un jour, Raymond-Marie, ex-éditeur devenu trompettiste pour gagner sa vie, fut frappé par une maladie (le « syndrome de Sciamscia » dont le symptôme le plus voyant est, paraît-il, une érection permanente) et ce qui s’en suivit.
L’Ampleur de la tragédie est un roman qui se situe dans la continuité de l’univers de Monzó. Il n’est ni plus ni moins « kitch » que ses nouvelles ou Gazoline, son précédent roman (Jacqueline Chambon, 1995). Comme eux, il se situe aux confins de l’érotisme et de l’humour.
Si l’on peut au début se méprendre sur la nature de cet univers qui volontairement prête à confusion, il est difficile de nier pourtant, une fois qu’on en a accepté les principes, qu’il est construit avec une rare maîtrise.
Si l’on y regarde de plus près, L’Ampleur de la tragédie n’est pas qu’une sale blague. La comédie cache une étude de mœurs qui par sa noirceur fait souvent virer le rire au jaune : L’Ampleur de la tragédie, c’est aussi l’histoire d’un homme malade qui n’a plus que quelques semaines à vivre et que sa belle-fille finira par assassiner avant même que sa maladie ne l’emporte.
La force de ce roman tient à ce qu’il est capable de susciter en même temps des sentiments très contradictoires. On peut même dire qu’il est calculé pour les susciter.
La littérature de Quim Monzó ne laisse aucune place au hasard, l’auteur garde toujours le contrôle.
Le contrôle du récit : rien n’est plus étranger à Monzó que cette stupide coquetterie romantique que colportent encore quelques « romanciers » qui prétendent que leurs personnages leur échappent…
Le contrôle du lecteur : on va toujours là où Monzó veut nous amener même (et surtout) si l’on croit s’y être dirigé librement. L’art de Quim Monzó est définitivement pervers.

Christophe David

L’Ampleur de la tragédie
Quim Monzó

Traduit du catalan par
Bernard Lesfargues
Jaqueline Chambon
254 pages, 110 FF

L’ambiguïté de la comédie Par Christophe David
Le Matricule des Anges n°17 , septembre 1996.
LMDA PDF n°17
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