Les Héros s’en foutent
de André Héléna
Le charme des meilleurs polars tient souvent à l’obstination de personnages marqués par le guignon. Libéré de la centrale de Clairvaux mais interdit de séjour à Paris, Jean Jérôme aspire à la paix. Pourtant il tue Benoît Auguste, un sale type qui maltraitait ses colocataires sous l’œil bienveillant des gardiens et endosse son identité pour rentrer dans la capitale. Embrouillé par une donzelle qui l’avait dénoncé autrefois, il est confronté aux anciens « collègues » de sa victime et paie les pots cassés.
« Il y avait du brouillard et, au bout de dix minutes de cette sauce, on était aussi trempé que si on sortait d’un typhon (…) Je marchai au hasard dans les rues grises, frôlé par des gens hâtifs et indifférents. » Goûtant l’ambiance des mauvais soirs, André Héléna nous promène chez les demi-sels auxquels il emprunte un argot désinvolte. Publié en 1951, au temps où la guillotine sévissait encore, ce roman organise l’encerclement aléatoire mais fatal de l’inconscient Jean Jérôme.
Éric Dussert
Éditions Florent-Massot
240 pages, 59 FF
Domaine français les héros s’en foutent
septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17
| par
Éric Dussert
Un livre
les héros s’en foutent
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°17
, septembre 1996.