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La vie n'est pas un fleuve tranquille
Avec humour et finesse, cet anthropologue brésilien invente une autofiction en forme de récit d’aventures… pour mieux se moquer de lui-même.
Moment de retrouvailles : « – T’es arrivé ? – Je suis arrivé. – T’es pas malade ? – Non. » Ainsi vont les habitudes (ou les traditions). Le narrateur, quadra plutôt las, anthropologue plutôt essoré, est ainsi salué par son guide, et c’est parti pour une énième expédition, pour de longs jours et de longues nuits à bord d’une pirogue qui glisse sur un fleuve ondulant dans la jungle, entre le Brésil et la Colombie, dans un espace aussi dense que flou – presque un nulle part. Les frontières ici ne signifient pas grand-chose. Les coutumes, si. Le narrateur qui partage avec l’auteur quelques...
À l’ombre des Appalaches
Portrait d’une adolescente portée par la rage, dans un monde où la notion du bien s’est effacée.
Perturbante, entière, dévorée par ses espoirs, ses attentes, ses déceptions. Lady Chevy est Amy Wirkner, 18 ans. « On (l)’appelle Chevy parce (qu’elle a) le derrière très large, comme une Chevrolet. Ce surnom remonte au début du collège. Les garçons de la campagne sont très intelligents et délicats. » Elle a le profil de la laissée-pour-compte : obèse, brillante, pauvre, implacablement...
Motl, fils du chantre de Sholem-Aleikhem
Rares sont les écrivains sachant restituer l’âme enfantine sans niaiserie ni artifice. Parmi eux, Mark Twain eut son Tom Sawyer et Sholem-Aleikhem (1859-1916) – qui passa en son temps pour le « Mark Twain juif » – eut son Motl. Âgé de 5 ou 6 ans au début du roman, celui-ci ne restera fils du chantre que le temps de devenir orphelin, avec une philosophie certaine et non sans y trouver quelque...
La Stupeur de Aharon Appelfeld
Publié de manière posthume, La Stupeur est le dernier des romans d’Aharon Appelfeld (1932-2018). Celui qui connut enfant l’enfer d’un camp nazi et s’en évada, ne peut que revenir sur les terres de l’antisémitisme le plus furieux, parmi les décombres de l’Histoire, et plus précisément en Ukraine au début des années 1940. Cette fois notre romancier convoque une curieuse héroïne. Elle s’appelle...
Un livre
La Vie avec Marianne

de
Xaver Bayer
Delirium boum boum
Déboussolant, La Vie avec Marianne de l’Allemand Xaver Bayer est un roman plein de pétards, de tiroirs et de trous noirs.
Page 114 : « Je ne suis absolument pas cinglé, si c’est ce que tu veux dire. » Précision que croit nécessaire d’apporter le narrateur à Marianne, alors qu’il lui raconte au téléphone son quotidien des derniers jours, sous la surveillance permanente, jusque dans son appartement, de drôles de drones… Aux manettes de La Vie avec Marianne, Xaver Bayer n’est pas cinglé non plus, il a juste une...