Dans le numéro 19 du Matricule des Anges, Éric Holder évoque une partie de pêche, lui et moi, cet hiver.
Éric écrit, parlant de moi : « …il ne prit pas de brochet -deux brèmes, coup sur coup… »
Là-dessus, Jean-Pierre Georges, ironique, me passe un mot pour que je lui explique « comment on attrape des brèmes en pêchant le brochet ».
Me sentant visé par ces propos moqueurs, il faut donc que Le Matricule m’accorde une sorte de « droit de réponse », sinon on croira qu’Éric ment, ce qui est pour moi INTOLÉRABLE.
Parce qu’il ne ment pas, Éric. Je n’ai pas pris de brochet, ce jour-là, mais -oui- deux grosses brèmes idiotes. La première, à vrai dire, je l’ai attrapée « par la veste ». Je l’ai donc harponnée, si l’on veut. La deuxième -plus surprenant !- a vraiment mordu à ma cuiller (une Sussex, avec un pompon rouge).
Je n’ai aucune preuve à fournir à Jean-Pierre. Mais j’ai un témoin : Éric. Et j’aimerais que MON témoin ne soit pas catalogué « écrivain de fiction ». Surtout par un « poète du genre réaliste » !
MORALITÉ : il ne faut jamais dire, Éric, qu’on prend du poisson quand on va à la pêche. Il faut toujours répondre qu’on est bredouille. Seuls les Anges, du haut de leurs petits nuages, peuvent voir la Vérité. Et ils rigolent, EN DOUCE, quand, tout en-bas, dans le froid du marais, deux petites silhouettes remplissent leurs épuisettes de choses vertigineuses, en traquant le brochet. Des brèmes ? Peut-être.
Et c’est ainsi qu’Allah est grand !
François de Cornière
Autres papiers (courrier, droit de réponse, e Droit de réponse
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
François de Cornière
Droit de réponse
Par
François de Cornière
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.