L’argument du récit est fort mince : la narratrice croit se reconnaître dans le personnage d’un roman. Elle n’a rien à voir avec la vieille archiviste décrite dans le livre, mais elle se persuade que l’auteur (qui ne la connaît pas !) l’a noircie à dessein. Alors, comme le Pilate de Boulgakov, elle est prise d’un violent mal de tête. Il ne la quittera qu’à la dernière page de son récit, lorsqu’elle découvrira que le personnage du roman porte le nom d’un être réel et n’est donc pas elle. Entre-temps, tout en remontant la rue Vieille-du-Temple, elle aura évoqué dans un long monologue précipité et décousu comme la mémoire, son passé et ses rapports tumultueux avec le célèbre écrivain qui la hante. L’histoire était-elle autre chose qu’un prétexte pour l’évoquer Lui, pour entretenir son image et l’illusion de sa présence ? Un prétexte pour écrire.
Éd. de la Différence
158 pages, 98 FF
Domaine français La Vérité, c’est d’abord que j’ai mal à la tête
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Karine Motch
Un livre
La Vérité, c’est d’abord que j’ai mal à la tête
Par
Karine Motch
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.