Le Corridor bleu N°10

Qu’il ne fasse aucun effort de présentation (ou, au contraire, qu’il fasse un effort pour mal se présenter) importe peu : Le Corridor bleu est réjouissant. Destinée à explorer et surtout expérimenter la poésie moderne, cette revue au format A4 offre quelques bonnes surprises. À commencer par le texte La Poésie d’Oscar Septembre au pedigree reconnaissable (Pennequin, Tarkos) : « monsieur ce n’est plus tolérable la poésie ça n’est pas ça voilà du foutage de gueule monsieur ». Charles Pennequin et Julien Blaine apportent leur adoubement à l’entreprise qui joue autant comme un laboratoire (beaucoup de travaux en cours) que comme une anthologie. À l’image de Francis Giraudet qui s’invente un langage sur les restes de la langue commune dans L’Invitation au vorage (« Je piaffe de goguèle à tes gouffres de locure ») Le Corridor bleu, dans cette dixième livraison, invente un nouvel espace, joyeux, pour la poésie. Et n’approuve donc pas Julien Blaine qui y écrit : « Sans doute/ le poète qui veut/ être pris au sérieux/ n’a qu’une chose à faire :/ se taire. »
Le Corridor bleu N°10 - 36 pages, 30 FF
Abt 4 N° : 100 FF
(21ter, chemin de Castanet 30900 Nîmes)