La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Droit de réponses

janvier 2001 | Le Matricule des Anges n°33 | par Jacques Goulet

L' Obsession des origines

Dans son Journal de 1994, La Campagne de France (Fayard), Renaud Camus s’est demandé un matin si tel ou tel intervenant Panorama sur France Culture n’était pas d’origine juive. La participation de plusieurs Juifs à cette émission lui semblait de nature à en infléchir les centres d’intérêt… L’auteur de Tricks renouait ainsi, sur un mode courtois, avec les horreurs antisémites des années 30. Son éditeur habituel, P.O.L, refusa de publier ce texte en l’état, qui, paru chez Fayard en avril 2000, a suscité maintes tribunes protestataires dont chacune avait plus de lecteurs que tous les livres réunis du diariste de Plieux. Celui-ci s’affirme philosémite. Dans un livre qui approfondit le débat, Antoine Spire, l’un des journalistes visés, nous le montre victime d’une « obsession des origines ». La France, selon Camus, courrait le danger de voir sa culture dénaturée par ceux qui, jadis venus d’ailleurs, demeureraient à jamais trop ouverts sur le monde et pas assez sensibles aux singularités patrimoniales de notre pays.
Spire lui répond, notamment, en résumant de ce point de vue l’histoire de sa famille, parfaitement intégrée depuis qu’elle a acquis la citoyenneté grâce à la Révolution, dont un aïeul se fit le narrateur : Verdier a publié en 1989 Le Journal révolutionnaire d’Abraham Spire, récit des événements parisiens à l’intention de la communauté juive de Metz. Malgré l’ancienneté et la réalité profonde de cette intégration, longtemps après l’affaire Dreyfus, l’obsession antisémite a ressurgi chez des écrivains comme Drieu, Jouhandeau, Morand, pour qui, déjà, les « exceptions » s’appelaient Proust ou Bergson. Le climat politique facilitait des attaques haineuses qui, aujourd’hui passibles de sanctions, seraient impensables. La perte de virulence est-elle due à l’horreur de la Shoah ou à l’effet dissuasif de la loi ? Déprimante question.

L’Obsession des origines
Antoine Spire

Verticales
194 pages, 88 FF

Droit de réponses Par Jacques Goulet
Le Matricule des Anges n°33 , janvier 2001.
LMDA PDF n°33
4,00