J. G. de Biedma (1929-1990) s’était voulu marxiste dans sa jeunesse par opposition au franquisme. Il ne dut qu’à son homosexualité de se voir refuser l’adhésion au Parti communiste. Tout entière dans ce recueil, son oeuvre poétique évoque la nostalgie d’instants privilégiés entre l’auteur et des êtres aimés. Elle dit aussi « notre mère l’Espagne de tous les démons » ou les « émouvantes plaintes inaudibles de ceux qui n’espèrent plus rien de personne… » À partir d’un vécu à peine esquissé, Biedma s’adresse à chacun : nul engagement, la conscience est claire que le sentiment est individualiste et que tout plaisir nous vient d’autrui. Ainsi ne peut-on imaginer que c’est avant tout par la défense de son droit à la liberté sexuelle et affective que le sujet permet à la société de devenir un peu plus libre ?
Un corps est le meilleur
ami de l’homme
Jaime Gil de Biedma
Présenté et traduit de l’espagnol
par William Cliff
Anatolia/Éditions du Rocher
200 pages, 120 FF (18,29 €)
Poésie Un corps est le meilleur ami de l’homme
septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36
| par
Jacques Goulet
Un livre
Un corps est le meilleur ami de l’homme
Par
Jacques Goulet
Le Matricule des Anges n°36
, septembre 2001.