Richard Nelson a vécu chez les Indiens Koyukons, à l’est de l’Alaska. Approcher les êtres vivants, du végétal à l’animal, avec retenue, respect et humilité voilà peut-être l’essentiel de leur enseignement. Pour vivre pleinement cette approche du monde, Nelson a trouvé un « chez-soi » « un lieu qui s’empare totalement de notre cœur et de notre esprit » une île au large de l’Alaska, fouettée par l’océan ; un désert pour les hommes, un abri pour les tempêtes. Un territoire sauvage qu’il partage avec les arbres multi-centenaires, les aigles, les ours, les cerfs, les loutres de mer où chaque rencontre se mue en épiphanie.
Le récit de cette exploration est issu d’un journal, tenu dès ses premières escapades. « Journal météorologique de l’esprit »(l’expression est de Thoreau) d’un homme au milieu du monde, représentant d’une espèce parmi les autres. « Je me demande parfois si je ne devrais pas me précipiter chaque matin au-dehors pour toucher la terre afin de m’assurer qu’elle est toujours là ; toujours vivante. Peut-être avons-nous tous ressenti cette peur, et réalisé à quel point notre subsistance et notre vitalité dépendent de la nature. » L’émerveillement, la force et la simplicité poétiques de ce livre enchanteront ceux ouverts aux mêmes préoccupations que Richard Nelson. Il invitera sûrement les autres à méditer ses réflexions.
L’Île, l’océan et les tempêtes
de Richard Nelson Traduit de l’américain par Josiane Deschamps, Robert Laffont, 424 pages, 22,90 €
Domaine étranger Parmi la nature
avril 2004 | Le Matricule des Anges n°52
| par
Bertrand Serra
Un livre
Parmi la nature
Par
Bertrand Serra
Le Matricule des Anges n°52
, avril 2004.