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Théâtre Le monstre et l’homme

juin 2008 | Le Matricule des Anges n°94 | par Laurence Cazaux

Wajdi Mouawad réinvente les trois temps de la Thébaïde.

Le Soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face

La rencontre entre Dominique Pitoiset, directeur artistique du Théâtre National de Bordeaux et Wajdi Mouawad a donné naissance à une entreprise folle et furieuse, une sorte de « Mahabharata grec » selon Pitoiset, qui puiserait à la fois dans les tragédies d’Euripide, d’Eschyle et de Sophocle. Mouawad raconte : « ces lectures (des tragiques grecs) m’ont ramené à cet instant, pour moi, merveilleux et mystérieux entre tous : l’enlèvement d’Europe, à Sidon, en Phénicie, c’est-àdire au Liban ! Sidon où, enfant, j’allais faire des pique-niques avec mes parents, avant la destruction, l’exil, la colère et les chagrins. Tout à coup, un lien s’est créé, moins sophistiqué, plus sensuel, plus sanguin. J’ai eu l’impression d’entendre bondir en moi l’envie d’écrire, comme si, tout à coup, une bête furieuse, précise et brûlante était apparue devant moi. »
Mouawad débute par une première séquence « avant les noms », avant le sang. Il raconte, à sa manière épique, la naissance des Dieux, la métaphore employée est limpide et belle. Puis il va s’emparer de trois destins masculins, Cadmos le père fondateur de Thèbes, Laïos celui qui fuit la paternité et son fils Œdipe, le parricide, chacun ayant traversé la destruction, la mort et l’exil. Wajdi Mouawad prend quelques-unes des séquences de la vie de ces héros tragiques, pour les rendre à sa façon, sauvages. Et tenter de raconter cette énigme, notre bascule incessante entre humanité et barbarie, paix et violence, amour et colère, beauté et trahison. Plusieurs séquences restent en mémoire une fois le livre reposé. Tout le parcours de Cadmos, le frère d’Europe, parcours étonnant peut-être parce qu’il est le moins connu. Ou encore, la scène entre
Œdipe et la sphinge, le lecteur se retrouve alors au cœur de l’énigme humaine, de la folie, de la révélation. Voilà une pièce démesurée, traversée par un grand souffle tragique, une vraie belle proposition.
L. Cazaux

LE SOLEIL NI LA MORT NE PEUVENT SE REGARDER EN FACE DE WAJDI MOUAWAD, Actes Sud-Papiers, 120 pages, 15

Le monstre et l’homme Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°94 , juin 2008.
LMDA papier n°94
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