1989 : Vigouroux remporte les municipales à Marseille. Il nomme Julien Blaine, adjoint à la Culture. Le poète demande à Emmanuel Ponsart, employé dans un centre de tri postal et qu’il a côtoyé lors du festival de poésie de Cogolin, de construire un projet. À l’automne 89, Emmanuel Ponsard remet un rapport très ambitieux qui est accepté aux deux tiers. Le Centre international de poésie de Marseille voit le jour en 1990, il est alors entièrement financé par la mairie qui lui alloue un budget d’un million de francs. Le maire en est le président auquel succèderont les poètes Jacques Roubaud, Michel Deguy, Alain Veinstein et enfin Jean Daive. Sis, d’abord, au couvent du Refuge dans le Panier, le Centre emménage dans l’enceinte de la Vieille Charité en 1995. La subvention de la Ville s’élève alors à 2 millions de francs avant de subir une réduction de 15% deux ans plus tard et de ne plus bouger. Le budget global, dans le même temps, est doublé avec notamment une aide forte de la Région qui demande au Centre de faire un travail sur le bassin méditerranéen. Le Cipm est un peu le couteau suisse de la poésie. Avec les ateliers Import/Export, créés en 2002, il organise des rencontres et des résidences entre poètes du monde entier avec traductions et publications de livres à la clé. Prochainement trois poètes français seront envoyés en Palestine et trois Palestiniens seront reçus en France. Puis ce sera avec Séoul que l’échange aura lieu. Le Cipm est un lieu d’expositions (huit à neuf par an) : jusqu’au 8 novembre on peut y voir les « éditions inconnues, disques et documents » de Gil J. Wolman. Chaque expo entraîne l’édition d’un Cahier du refuge : entre programme et revue, 173 numéros ont paru. Chaque mois, trois rencontres, débats ou lectures sont programmés. Un millier de ces animations ont été filmées : une mine ! Le programme est mis en ligne sur le site qui propose aussi une phonothèque et l’accès au catalogue de la bibliothèque dont s’occupe Éric Giraud. Tout ce qui se publie en poésie à compte d’éditeur a vocation à ê
Le Cipm accueille aussi quatre poètes en résidence par an, dont deux français. Emmanuel Ponsart projette aujourd’hui de créer des résidences à l’étranger. Le directeur insiste sur le travail réalisé avec CCP, la revue semestrielle publiée ici. Chaque numéro est une somme qui présente la presque totalité de la production éditoriale de poésie en France. « On a fait cette revue pour aider les bibliothèques à s’informer sur la poésie contemporaine. Après huit ans, on ne compte pas même cinquante bibliothèques abonnées. » L’an dernier, les affaires culturelles de la Ville ont émis le souhait que le Centre quitte La Vieille Charité sans proposer de lieu de remplacement adéquat. La mobilisation a permis à l’équipe d’Emmanuel Ponsart de rester dans les lieux. Jusqu’en 2013 ?
* Cipm 2, rue de la Charité 13236 Marseille Cedex 02 (
Marseille Capitale de la poésie
octobre 2008 | Le Matricule des Anges n°97
| par
Thierry Guichard
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