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Domaine étranger Knut Hamsun

mars 2010 | Le Matricule des Anges n°111 | par Thierry Guinhut

Knut Hamsun, rêveur et conquérant

Pourquoi un si grand romancier est-il devenu pronazi ? Révélé en 1890 par La Faim, roman autobiographique d’un jeune homme aux aspirations d’écrivain tourmentées confronté à de terribles difficultés pécuniaires, le Norvégien Knut Hamsun est un véritable démiurge. à travers quelques dizaines d’ouvrages, romanesques, mais aussi théâtraux et poétiques, c’est un créateur d’univers, aux personnages fouillés et attachants, le chantre d’une littérature psychologique aux histoires d’amours passionnées entre jeunes rêveurs et filles de bourgeois commerçants… Grâce à une écriture évocatrice et émouvante (Henry Miller appréciait Vagabonds) il dépeint la société norvégienne de son temps, entre ruralité traditionnelle et révolution industrielle.
La biographe, en un ouvrage aussi encyclopédique qu’agréablement lisible, nous permet d’entrer au cœur des affres de cet auteur instable. Prodigue, il gaspilla ses droits d’auteur, eut autant de mal à se fixer en amour que pour trouver sa résidence. Deux épouses trompées, Bergljot puis Marie, soumises à un caractère possessif, égoïste, témoignent d’une contradiction avec ses héros aux aspirations amoureuses idéales. Pour Hamsun, la création artistique légitime les tyrannies domestiques.
De là à adorer d’autres tyrannies, il y a qu’un pas. Cependant, malgré l’intérêt de ses romans, pour lesquels il obtint le prix Nobel en 1920, on ne peut qu’y déceler une fixation sur le monde rural, sur un passé idéalement proche de la nature, en un mot une pensée réactionnaire face aux évolutions de la civilisation. Si l’on ajoute qu’adulé par le lectorat allemand et boudé par les Anglais, il en vint à devenir anglophobe, on comprend son attrait pour la « germanité », puis sa passion envers Hitler à qui il finit par rendre visite. Jugé malgré son grand âge pour trahison envers la Norvège, qui, rappelons-le, fut occupée par le régime nazi, il reste un auteur controversé. Outre la richesse du récit, cette biographie intime et politique a le mérite de poser un problème récurrent : comme dans le cas de Céline, un artiste peut-il rester un grand créateur humaniste si la bête totalitaire l’a séduit ?

KNUT HAMSUN, Rêveur et conquerant
DE INGAR SLETTEN KOLLOEN
Traduit du norvégien par Éric Eydoux, Gaïa éditeur,
766 pages, 28

Knut Hamsun Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°111 , mars 2010.
LMDA papier n°111
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