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Théâtre Nina ? (épilogue)

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Laurence Cazaux

Nina ? (épilogue) ou les « Lendemains pour La Mouette d’Anton Tchekhov » parce que sans Anton, « pas de début / ni d’envolées possibles » selon Sabine Tamisier. Une pièce pour dire le respect. Comme un retour aux origines, à la matière première de l’acte de théâtre ou d’écriture. On retrouve donc Nina de La Mouette. Le point d’interrogation qui suit le prénom dans le titre, laisse à penser qu’il s’agit d’une Nina possible, celle inventée par Sabine Tamisier. L’entreprise est risquée de refaire parler un personnage à la suite de Tchekhov, comme pour raconter les traces laissées en soi. Cette Nina-là, celle de Sabine Tamisier, joue donc Ophélie dans Hamlet. Elle découvre par le journal que Treplev (celui qui l’a aimée et qu’elle a laissé dans la pièce de Tchekhov) s’est suicidé. Elle part dans la nuit, sous la neige, habillée de la robe d’Ophélie et du manteau d’Hamlet. Commence alors une longue marche dans le froid. Une marche ponctuée de chutes « Ça GLISSE. J’accroche / mes bras au réverbère ciel / SANS LUNE. Je tombe / me reprends me redresse / j’avance ». Nous avons la sensation d’un état de conscience exacerbé, à la limite de l’épuisement, provoquant des visions. Nina rencontre presque tous les personnages de La Mouette. Ce sont comme des ombres qui l’assaillent. Ce monologue est traversé par les voix des autres personnages, voix repérées dans le texte par la présence de l’italique. Sabine Tamisier cisèle sa langue qui devient de plus en plus hachée, comme des bribes. La langue se sculpte aussi par la typographie mise en œuvre, entre l’italique, les majuscules, les retours à la ligne, la ponctuation qui parfois s’absente, d’autres fois non. La langue crée l’étrangeté, le sentiment d’irréalité.
Au bout de cette nuit, Nina dépose une photo sur la tombe de Treplev, située à l’endroit même de la première scène de théâtre pour la jeune femme. Une façon pour elle de raconter un chemin pour grandir, se tenir debout et ne plus avoir à se plaindre. Personnage quasi initiatique pour Sabine Tamisier que cette Nina qui voit ses ailes pousser.

L. C.

Nina ? (épilogue)
Sabine Tamisier
Editions Théâtrales, 60 pages, 11,50

Le Matricule des Anges n°123 , mai 2011.
LMDA papier n°123
6,50 
LMDA PDF n°123
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