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Domaine étranger The Girls

septembre 2016 | Le Matricule des Anges n°176 | par Blandine Rinkel

Il y a de quoi être perplexe, face à l’histoire d’Emma Cline, cette Américaine de 27 ans ayant reçu 2 millions de dollars pour écrire un premier roman sur les jeunes filles lascives de la Manson family qui, en 1969, assassinèrent neuf innocents avec sourire et sans regrets. Il y a de quoi être intrigué par la somme d’argent, comme par l’accord parfait des critiques pour qualifier ce premier livre de « tour de force ». Après lecture, il ne semble pourtant pas que The Girls en soit un. Ce n’est pas la prouesse d’un style rare, ce n’est pas un thriller tout en suspense et en retournements, ce n’est pas davantage un travail d’enquête inédit sur la Manson family. C’est plus simple et plus diffus que tout ça : certainement plus puissant. C’est distiller l’atmosphère de désir éperdu que les jeunes filles habitent à l’adolescence, celle qui «  les engraisse avec des promesses d’amour » et ainsi, secrètement, détermine leur existence. C’est dire, d’une langue fraîche et décalée (où les cheveux sont « orange » et les dents « mouillées ») le climat libidinal qui nous enrobe quand on a 15 ou 18 ans et qui, parfois, reconfigure notre cerveau, jusqu’à nous faire accomplir des choses ridicules, bizarres ou franchement malsaines. C’est surtout cela : l’expression du désir vénéneux de l’adolescence. Quant à l’illusion voulant que le livre nous apporte des nouvelles de Charles Manson et/ou du féminisme des 60’s, elle repose sur un malentendu médiatique mais peu importe, puisque, comme les gens qu’on aime, les histoires les plus précieuses sont moins celles qui nous édifient que celles qui nous font vivre dans une certaine atmosphère d’évidence. The Girls fait ça très bien, sans avoir besoin d’en passer par le tour de force.

Blandine Rinkel


The Girls d’Emma Cline
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, Quai Voltaire, 336 pages, 21

Le Matricule des Anges n°176 , septembre 2016.
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