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Théâtre Théâtre de la catastrophe

novembre 2022 | Le Matricule des Anges n°238 | par Jérôme Delclos

Théâtre de la catastrophe

D’un côté la « catastrophe » ou « Expérience des situations extrêmes », de l’autre le théâtre : les deux semblent incompatibles si la première, réputée indicible, ruine d’avance par sa violence la paix, la disponibilité, et tout simplement la parole que suppose le second. François Laplantine, en anthropologue, tente pourtant une réconciliation. D’abord à revenir sur son premier terrain de recherche, le candomblé : « non seulement chargé(e) d’histoire » – et ô combien tragique –, mais consistant aussi en « la rescénarisation d’une histoire », cette religion afro-brésilienne accomplit une « transmutation de ce que fut la tragédie de l’esclavage ». En quoi, nous dit Laplantine, il peut se rapprocher du théâtre de la cruauté d’Artaud, ou du kabuki, qui donnent d’autres parties au livre.
La traite négrière, le « carnage de la Première Guerre mondiale », Auschwitz, Fukushima, peuvent ainsi trouver dans diverses formes artistiques modernes et contemporaines leurs représentations. Ce déjà pour ne pas renoncer devant ce qui résiste au langage. Montrer si l’on ne peut dire, dans la ligne de Wittgenstein qui ouvre et clôt le livre, et oser un pari : « ce qui peut être montré, il faut essayer d’en parler ». Comment ? Par « des pas et des gestes minuscules répétés inlassablement » dans May B de Maguy Marin, ou par le rire dans Une opérette à Ravensbrück de Germaine Tillion, et pourquoi pas, dans le Japon d’après Hiroshima et Nagasaki, par « Godzilla, le monstre sous-marin réveillé par l’énergie nucléaire ».
Mais il est des tragédies plus secrètes, comme « La mort d’un enfant » dans des pièces d’Ibsen et de Pirandello. Ou même « Le baiser du soir attendu par le jeune Marcel Proust » : serait-elle « totalement subjective et fantasmatique » dans le petit théâtre personnel, la « montée au supplice » n’en est pas moins éprouvée comme telle. Cette ouverture sur les catastrophes négligées, celles de l’intime, fait toute l’originalité du livre, et sa finesse.

Jérôme Delclos

Théâtre de la catastrophe
François Laplantine
Le Pommier, 106 pages, 12

Le Matricule des Anges n°238 , novembre 2022.
LMDA papier n°238
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