La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poches Le Dernier Frère, de Nathacha Appanah

juillet 2024 | Le Matricule des Anges n°255 | par Catherine Simon

Le récit s’ouvre sur un rêve et s’achève par un article de journal, comme dans Valse avec Bachir, le film d’Ari Folman, qui démarre par un cauchemar de dessin animé et se termine par des images d’actualités télévisées. Ici, nous sommes sur l’île Maurice. L’homme qui rêve se prénomme Raj. Il est vieux et fragile. Il est né à l’époque coloniale, dans une famille pauvre, soumise au joug du patron (britannique) de l’usine sucrière et aux caprices d’une nature indomptée. Après un terrible cyclone, aux conséquences tragiques, la famille part à Beau-Bassin, dans le centre du pays, où le père, tyran domestique d’une brutalité inouïe, a été recruté comme gardien de prison : celle où est enfermé David, un gosse à peine plus âgé que Raj.
Le petit David y survit dans des conditions épouvantables, à l’instar des quelque mille cinq cents juifs déportés avec lui : ayant fui l’Europe et ses pogroms, chassés de Palestine par l’autorité britannique, ces juifs de l’Est ont finalement été emmenés par bateau jusqu’à Port-Louis, où ils sont arrivés un jour de décembre 1944. Cent vingt-sept d’entre eux ne survivront pas à la détention. Voilà pour les faits historiques. David et Raj auront, eux, le temps d’un roman, l’occasion de se lier d’amitié. D’une plume intuitive, impressionnante par sa justesse, Nathacha Appanah dit l’enfance, son inconscience, ses accès d’insouciance, et comment une rencontre, à cet âge, peut marquer une vie entière. L’île Maurice et ses redoutables splendeurs, autant que la cruauté des hommes, réunit les deux garçons, quelques semaines durant. C’est cette amitié folle, violente, que raconte Le Dernier Frère. Mais le roman dit plus encore. Le portrait de la mère, cette humaine surhumaine, puisant dans la nature les remèdes qui guérissent, est d’une belle force. C’est qu’il y a de la joie et même du bonheur dans cette tragédie insulaire, un irrépressible goût de vivre qui creuse des brèches de lumière dans la laideur du monde.

Catherine Simon

Le Dernier Frère
de Nathacha Appanah
Bibliothèque de l’Olivier, 222 p., 11,50

Le Dernier Frère, de Nathacha Appanah Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°255 , juillet 2024.
LMDA papier n°255
6,90 
LMDA PDF n°255
4,00