auteur Christophe Honoré
A propos
L'enfance en Bataille
Christophe Honoré publie un récit grinçant et drôle pour la jeunesse et termine le montage de son film, Ma mère d’après Bataille. Radical.
Christophe Honoré est un menteur. Il avait annoncé qu’à 30 ans il quitterait la littérature jeunesse et voici qu’à 33 il publie un nouveau récit à l’École des loisirs. « Je me parjure. Je devais finir avec une autobiographie sous forme de journal tenu par un enfant de 10 ans mais je suis complètement bloqué sur ce livre. » Un livre qu’il évoquait déjà il y a un an et demi (cf. Lmda N°40) alors qu’il envisageait de faire un film autour de Ma mère de Georges Bataille.
Mais les difficultés à trouver le financement de ce film, jugé pornographique par les télévisions et l’avance sur recettes,...
Christophe Honoré, la fiction en héritage
De sa Bretagne natale jusqu’à la montée des marches à Cannes, la vie de ce jeune cinéaste, romancier et dramaturge, ressemble à une ascension. Mais c’est toujours la chute qu’explore son écriture. Sur les traces d’Orphée.
Ça ne rate pas. Avec sa belle gueule d’acteur ou de chanteur rock, à chaque rentrée littéraire où il propose un roman (en 99 avec La Douceur, cette année pour Scarborough), Christophe Honoré suscite la convoitise des magazines parisiens. Ici, on lui demande de poser pour une photo entouré de nounours en peluche sous prétexte qu’il parle d’enfants et qu’il a l’âge d’être un jeune père. Là, on...
Proses du fils pour l’enfant barbare
L’œuvre de Christophe Honoré, couverte de ténèbres, de sang et de stupre avance sur les territoires de notre part maudite. De la cruauté à la nudité, elle fouille dans nos décombres à la recherche d’une impossible Rédemption. Comme un lien lancé aux morts.
S’il s’y prête avec beaucoup de disponibilité, l’exercice de l’entretien n’est pas un plaisir pour Christophe Honoré. Parce qu’il lui faut, depuis la vie où on le rencontre et avec les mots de la discussion décrire l’autre vie, celle d’où il ramène depuis six ans des livres de plus en plus radicaux. Pour autant, c’est avec une volonté de préciser sans cesse sa pensée que l’écrivain avance ses...
Ouvrages chroniqués

Le Pire du troupeau
de
Christophe Honoré
À seulement lire la deuxième pièce de Christophe Honoré (dont le titre est tiré d’un vers de Du Bellay), on se retrouve sur le carreau, le souffle court. Lessivé. Passé à la machine. Cruellement écorché. Dans la lignée de La Douceur (L’Olivier, 1999), son précédent roman, et dans celle aussi de Tout contre Léo (L’École des Loisirs, 1996), Christophe Honoré met en scène une mère, un père et trois frères dont le deuxième est mort et enterré… dans le jardin. Un ami très intime du défunt et une vache complètent la distribution. Écrite en trois parties, la pièce s’offre avec évidence et...

La Douceur
de
Christophe Honoré
S’il évoque la soumission, la sexualité et la violence, le nouveau roman de Christophe Honoré délimite aussi le territoire d’une idylle et d’une Rédemption.
Si vous atteignez la page 104 du deuxième roman (pour adultes) de Christophe Honoré, vous n’en sortirez pas indemne. Lorsque le livre s’ouvre à nous, un crime a eu lieu. Nous sommes dans le réfectoire d’une colonie de vacances, les gendarmes sont là. Deux enfants, Jérémy et Steven sont embarqués. Ce qui s’est passé dans la nuit ne nous sera décrit qu’à partir de la page 104. Mais on sait, on devine, que le drame est proprement inimaginable, qu’on ne peut pas même l’évoquer. Il suffit pour cela d’observer les réactions du corps social pour comprendre la violence du cataclysme qui vient de...

L' Infamille
de
Christophe Honoré
Guillaume se rend à la morgue d’un hôpital, pour identifier le corps de son frère Thomas. Ce dernier avait su, en quelques livres, régler un sort à sa famille. La mémoire de l’enfance revient à Guillaume. Le passé révèle peu à peu des secrets douloureux. Mais malgré les drames, une force indestructible lie toujours les êtres du même sang. Partant de là, Christophe Honoré livre un roman actuel, dans une langue assez impersonnelle, qu’on voudrait faire passer pour minimale : « On le suit. Les B 52 alignés sur le bar sont moins forts qu’à la pizzeria. On danse. Torses nus. En culotte. Nus....