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Dossier Christophe Honoré
Proses du fils pour l’enfant barbare

septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40 | par Thierry Guichard

L’œuvre de Christophe Honoré, couverte de ténèbres, de sang et de stupre avance sur les territoires de notre part maudite. De la cruauté à la nudité, elle fouille dans nos décombres à la recherche d’une impossible Rédemption. Comme un lien lancé aux morts.

S’il s’y prête avec beaucoup de disponibilité, l’exercice de l’entretien n’est pas un plaisir pour Christophe Honoré. Parce qu’il lui faut, depuis la vie où on le rencontre et avec les mots de la discussion décrire l’autre vie, celle d’où il ramène depuis six ans des livres de plus en plus radicaux. Pour autant, c’est avec une volonté de préciser sans cesse sa pensée que l’écrivain avance ses réponses, les frappant souvent d’une condamnation pour confusion. Les reprenant alors, cherchant des images justes, en cinéaste qu’il est aussi, pour pallier les déficiences de la communication. Rencontre avec vue sur les toits de Paris, un mois après la sortie de 17 fois Cécile Cassard, quinze jours avant celle de Scarborough.

Dans Tout contre Léo, votre premier livre, P’tit Marcel pense que la vie ne peut pas continuer comme avant dès lors que son frère va mourir du sida. Et tout pourtant continue comme avant : la pluie qui tombe, les repas de famille… N’écrivez-vous pas pour que la vie ne soit plus comme avant la mort de votre père ?
Je passerais par la métaphore de Cécile Cassard : cette femme ne comprend pas pourquoi sa vie ne s’est pas arrêtée à la suite de la mort de son mari. C’est l’accident de mon père que je mets au cinéma… Dans la recherche de son anéantissement, alors qu’elle veut être absente au monde, soudain sa présence se révèle d’autant plus.
Pour moi dans l’écriture, il y a ça. L’écriture commence par cet anéantissement, et en fait, me révèle que je suis beaucoup plus vivant.
Au moment où je démarre L’Infamille, c’est pour moi comme si j’étais au lendemain de la mort de mon père. Jusqu’à La Douceur, l’événement originel, fondateur de mon écriture, c’est la mort de mon père. C’est donc aussi la mort de l’enfance, la perte d’une pureté « originelle ».
Alors que j’ai eu le sentiment, à la suite de la mort de Aude, et dès Le Pire du troupeau puis Scarborough, que cette mort m’anéantissait, mais que ce n’était pas la mort de l’enfance, mais celle de l’enfant à venir. Étrangement, avec Scarborough j’ai ressenti une façon d’être dans la littérature cet enfant pervers et barbare que je recherche et qui est le principe de tous mes personnages. J’avais l’idée de personnages nus, tels qu’ils sortent du ventre de leur mère. Qu’ils soient à la fois d’une vulnérabilité absolue (ils sont nus et offerts au monde), et en même temps d’une force liée à leur sauvagerie. Qu’ils soient plus forts que le monde puisqu’ils sont libres, ils sont hors la règle.
Pour moi, le fait d’écrire n’est pas une fabrication mentale ou thérapeutique. C’est une sorte de contrecoup. Ce n’est pas pour me sentir mieux parce que quand j’écris, je me sens très très mal.
Quand Aude est morte, c’était impossible d’écrire, vraiment, parce que je n’écrivais que sur ça. C’était inséré dans le livre, après le premier chapitre et je disais : « j’arrête ce livre parce que je ne peux plus parler que de cet événement-là qui est la mort de...

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