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Dossier Christophe Honoré
Christophe Honoré, la fiction en héritage

septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40 | par Thierry Guichard

De sa Bretagne natale jusqu’à la montée des marches à Cannes, la vie de ce jeune cinéaste, romancier et dramaturge, ressemble à une ascension. Mais c’est toujours la chute qu’explore son écriture. Sur les traces d’Orphée.

Ça ne rate pas. Avec sa belle gueule d’acteur ou de chanteur rock, à chaque rentrée littéraire où il propose un roman (en 99 avec La Douceur, cette année pour Scarborough), Christophe Honoré suscite la convoitise des magazines parisiens. Ici, on lui demande de poser pour une photo entouré de nounours en peluche sous prétexte qu’il parle d’enfants et qu’il a l’âge d’être un jeune père. Là, on lui demande de venir essayer des costumes de grands couturiers afin de bien illustrer le dossier pour lequel on le sollicite : les écrivains sexys de la rentrée.
Évidemment, Christophe Honoré refuse. Les pseudos journalistes des magazines n’ont alors plus qu’à essayer de le lire pour comprendre un tel comportement. Qu’ils lisent L’Infamille, La Douceur ou Scarborough, et ils découvriront qu’un écrivain peut n’être pas complaisant.
On pourrait imaginer deux Christophe Honoré : celui qu’on lit, cruel jusqu’à en devenir monstrueux, dans sa recherche de la vérité de notre condition humaine. Celui-là ne sourit pas, ne tend pas la main, il fouille notre inconscient, nos angoisses et nos petites hontes avec la lame d’un couteau.
Et puis il y a celui qui nous accueille dans son appartement blanc, un treillis sur le dos, sourire et cheveux en bataille, à son retour de vacances. Celui-ci vient de sortir un premier long métrage avec Béatrice Dalle et Romain Duris : 17 fois Cécile Cassard où un personnage cite Guyotat, quand même. On devinera très vite, durant notre entretien, que ce qui relie les deux personnalités se nomme la littérature. Qu’elle est comme une échelle de corde lancée du second dans le gouffre que creuse le premier.
Tout commence par une tombe et on a cette image dans Cécile Cassard de Béatrice Dalle soulevant les planches de la fosse où son mari vient d’être enseveli pour aller l’y rejoindre.
On pourrait, à lire Honoré, deviner le moment où le garçon s’est ainsi dédoublé. La rupture a lieu dans l’enfance, au moment même où les mots se mettent à ne plus désigner le monde. On voit ça dans Tout contre Léo, son premier roman pour la jeunesse, et déjà un classique. Des trois frères de P’tit Marcel, Léo est « le plus beau ». Mais Léo va mourir du sida, ce qu’il annonce à sa famille un soir où P’tit Marcel est parti se coucher. Sauf que le gamin est derrière la porte et entend tout, et entend le père demander aux trois frangins de ne rien dire à leur petit frère. Face à la mort qui approche, les mots vont donc mentir. Et mentir deux fois : en disant autre chose que la seule chose à dire, la mort prochaine de Léo ; en masquant la connaissance que P’tit Marcel a de cette vérité.
D’autres livres vont venir désigner cette cicatrice de l’enfance qui signe la fin de l’idylle. Écrire à partir de là produit souvent des romans pommade, berceuses sirupeuses pour se consoler d’être mortel. On pourrait citer des noms, leurs livres fleurissent en automne aux devantures des librairies. Rien de tout ça avec l’œuvre de Christophe...

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