auteur Drago Jančar
A propos
La littérature pour résister
Engagé très tôt pour la démocratie en son pays, le Slovène Drago Jančar a trouvé dans l’écriture un moyen de dénoncer les abus du pouvoir. Il y a gagné un séjour en prison et la conviction que la littérature était plus puissante que la politique. Même si son combat est sans fin.
On aurait aimé lui rendre visite chez lui à Ljubljana en Slovénie. On en aurait profité pour faire un crochet par Trieste que l’écrivain évoque souvent, notamment dans le premier livre de lui paru en français : L’Élève de Joyce. On aurait humé entre Italie et Slovénie l’Histoire et la géographie, les deux axes qui poussent son œuvre à toujours explorer les rapports de l’individu avec la société. Bien sûr, on n’aurait pas fait l’impasse sur un séjour à Maribor, sa ville natale, et quasiment l’héroïne de son plus beau livre, Aurore boréale. Nous serions descendus dans le quartier de Lent,...
Bibliographie
• Des bruits dans la tête, roman (Passage du Nord-Ouest, 2011)
• Katarina, le paon et le jésuite, roman (Passage du Nord-Ouest, 2009)
• La Grande Valse brillante, théâtre (L’Espace d’un instant, 2007)
• Aurore boréale, roman (L’Esprit des péninsules, 2005)
• L’Élève de Joyce, nouvelles (L’Esprit des péninsules, 2003)
• Éthiopiques et autres nouvelles, nouvelles (Arfuyen, 2012)...
Le sismographe slovène
Lire Drago Jančar en français s’apparente à ouvrir les cases d’un calendrier de l’avent. Cinq lucarnes seulement ont été poussées, qui laissent apercevoir une langue habitée par toute la littérature européenne. Et un monde où l’individu sent arriver les tremblements de terre de l’Histoire.
L’homme sourit. Il s’émerveille d’avoir subi une séance photo « exhaustive », s’étonne qu’on ait lu ses livres avec attention. Dans l’impeccable librairie de Passa Porta qui nous accueille, il propose qu’on s’installe dans un entre sol, une salle plus petite entre rez-de-chaussée et sous-sol, un entre-deux qui place nos regards à la hauteur des genoux des clients qui feuillettent les livres...
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Ouvrages chroniqués
Et l’amour aussi a besoin de repos
de
Drago Jančar
2018
Et l’amour aussi a besoin de repos de Drago Jančar
Quand l’an dernier Drago Jančar a proposé de m’envoyer les épreuves de son dernier roman, j’ai accepté avec enthousiasme. Je savais que l’intrigue de ce roman se situait pendant la Deuxième Guerre mondiale et une fois passé le plaisir un peu enfantin d’avoir accès au roman avant même les Slovènes, j’ai ressenti au moment de le lire une sorte d’appréhension : et si je retrouvais dans ce roman une ou des scènes aussi insupportables que celles du dernier chapitre de Cette nuit, je l’ai vue que j’ai traduit il y a quatre ans maintenant, où la traduction des derniers moments de l’héroïne a été...
Des bruits dans la tête
de
Drago Jančar
2015
Paru en Slovénie en 2002, Des bruits dans la tête est le récit d’une révolte qui embrasa la prison de Livada dans la partie macédonienne de l’ex-Yougoslavie. Histoire vraie donc, recueillie par l’auteur alors qu’il est emprisonné en 1975 dans « les geôles antiques de M. » et que lui confie Keber, le héros à l’origine du soulèvement. Ou plutôt que Keber lui dicte, faisant de Jancar son Flavius Josèphe, du nom de l’auteur de La Guerre des Juifs qui en son temps témoigna de la révolte des Juifs de Massada. Parallèle ambitieux quand on découvre que le soulèvement de la prison prit pour...

Katarina, le paon et le jésuite
de
Drago Jančar
2009
Denses mais alertes, touffues sans être confuses, analytiques et poétiques à la fois, ces 572 pages redonnent au roman historique sa noblesse et sa pertinence. Saluons donc cette entreprise éditoriale : de la précision de la traduction à la qualité de la typographie, tout concourt au plaisir de cette découverte. Drago Jancar est slovène (deux de ses romans ont naguère été publiés par L’Esprit des péninsules) : sans doute cette origine a-t-elle son,importance puisque c’est à la découverte d’une autre Europe que nous partons, l’Europe centrale de la Contre-réforme, celle du croissant...

Aurore boréale
de
Drago Jančar
2005
Témoin pudique et délicat, puissant par le fait même de sa retenue, l’écrivain slovène Drago Jancar nous entraîne dans le secret des signes de l’Histoire.
Les lieux auxquels on appartient sans même avoir pris garde de les aimer peuvent devenir des lieux d’accidents qui nous retiennent, et dans lesquels advient un lent engloutissement presque insensible. Ils évoquent alors un non-lieu, l’espace abstrait d’avant quelque chose d’encore innommé. Ce lieu est Maribor, Marburg pour les Allemands, ville dans laquelle Josef Erdman, représentant de la firme de matériel de laboratoire Stastny, de Vienne, attend, en ce premier janvier 1938, son collègue Jaroslav, qui devrait arriver de Trieste. Erdman a choisi Maribor, sans doute à cause des souvenirs...