auteur Joël Baqué
A propos
Les athlètes de la foi
Le nouveau et étrange roman de Joël Baqué nous convie à vivre démunis dans le désert Syrien au Ve siècle, à l’ombre de Syméon le stylite et de son biographe Théodoret de Cyr. Deux adeptes de l’austérité si radicale qu’elle nie l’humanité.
On est loin du village de Montblanc (Hérault) où se déroulait La Mer c’est pas grand-chose (P.O.L, 2016), loin aussi des manchots empereurs de La Fonte des glaces (P.O.L, 2017). L’Arbre d’obéissance qui paraît cette année, se situe pour l’essentiel dans un désert écrasé de chaleur, abandonné de Dieu si Dieu a jamais existé. Quelques villages de misérables éleveurs sont disséminés à ses abords, quelques ruines témoignent de l’aridité des lieux que ponctue un monastère où « accueillir » ne se décline à aucun temps. C’est là que veut se rendre l’adolescent Théodoret, au grand dam de son père...
Écrivain en bord de mer
Évadé d’une enfance où a manqué l’essentiel, Joël Baqué a découvert tardivement la littérature et que l’écriture avait beaucoup à lui offrir. Il n’a cessé depuis de s’y baigner. parution de La Fonte des glaces.
Publié en novembre 2016, La Mer c’est rien du tout avait accroché dans ses rets bon nombre de lecteurs, touchés par cet équilibre délicat entre humour et tragédie, poésie et roman. Signée Joël Baqué, cette autofiction en pointillé révélait un auteur qui, pourtant, n’en était pas à son premier coup d’essai. Trois livres de poésie et deux romans avaient précédé l’ouvrage hybride publié chez...
Héros malgré lui
Roman cocasse et drôle, La Fonte des glaces fait surtout preuve d’une grande virtuosité pour laisser la langue mener à bien un récit plus profond qu’il n’y paraît. La puissance des mouches…
Commençons par décerner une hypothétique palme d’or à la quatrième de couverture du nouveau roman de Joël Baqué : « Un homme traverse une brocante. Il se laisse tenter. On emballe son achat dans de vieux journaux. Les choses s’enchaînent. Il devient une icône de la cause écologique. » Ajoutons que cet homme s’appelle Louis, et qu’au moment où il traverse le vide-greniers, il est un charcutier...
Pages
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Ouvrage chroniqué
Aire du mouton
de
Joël Baqué
2011
Sur fond de roman-photo décalé et de réjouissante absurdité, Joël Baqué livre une version désabusée de la lutte des classes.
Un premier roman qui commence comme un mauvais film : « un homme, une femme, un bord de mer, n’importe laquelle aurait fait l’affaire ». Se laisserait-on aller à fredonner un chabada réminiscent que Joël Baqué coupe court à toute effusion : ses « personnages », désincarnés et sans nom, demeureront des silhouettes vagues se détachant sur le fond d’un ciel « d’un bleu de saison », sans autre précision. Pour se prémunir de la mélasse sentimentale et de toute tentation romanesque, rien de tel que de réduire le monde, comme le texte, à sa version géométrique (la trajectoire de l’homme qui...