auteur Olivier Saison
A propos
Les trappes de la fiction
Dans son deuxième roman, Olivier Saison dynamite la narration pour aboutir à un texte d’une singularité rare où se mêlent, tout au long de situations absurdes, la fiction et son commentaire.
Reyner cherche sa femme Zibline. Un terrain vague lui ouvre les portes de la fiction. Il y rencontre une multitude de personnages étranges que l’on croirait, pour la plupart, issus du roman noir ou du cinéma. L’aventure exceptionnelle dans laquelle il est plongé l’éloigne de son obsession de départ. En multipliant les péripéties, Olivier Saison désamorce le roman et précipite son lecteur ravi dans un monde fantasmatique qui progresse à cent à l’heure. Ce jeune homme de 27 ans n’en est pas à son coup d’essai (voir MdA N°18 et N°20) mais bien à son quatrième livre. Il affiche un appétit de...
Ouvrages chroniqués

Rapport sexuel
de
Olivier Saison
Sous le titre explicite de Rapport sexuel, Olivier Saison livre un diptyque sur la pornographie. Résultat, quelques pages originales sur un thème surmédiatisé.
Si la dimension fantasmatique habite l’univers décalé d’Olivier Saison depuis son premier texte (Présents et autres orifices, Le Serpent à plumes, 1996), elle se radicalise ici et envahit tout l’espace narratif. Ainsi, la première nouvelle, Une étude très sérieuse, s’attache-t-elle à décrire l’expérience d’un professeur d’université chargé d’établir un rapport détaillé sur une année passée avec quatre jeunes femmes dans un appartement. Le scientifique devra consigner et analyser chacun de ses ébats, pour la science.
Comme dans La Résolution de Reyner (Le Serpent à plumes, 1999), les...

Lux
de
Olivier Saison
Quand Olivier Saison met en scène le spectacle navrant du petit écran, cela donne une nouvelle piquante et désinvolte (la première qu’il ait écrite !) où s’entremêlent matières plastiques, talons aiguilles et portes-jarretelles.
Lux, charmante et vénale étudiante a flashé pour Nadia Nivedkine : la belle lui a pourtant pris son mec, mais qu’importent les attraits du monde mâle, Lux est amoureuse de cette poupée brune. Résidences exotiques, milkbars, planches de surf, pin-up ensorceleuses : ajoutez quelques étudiants basanés à l’allure hispanique, vous obtiendrez le microcosme doré de...

Présents et autre orifices
de
Olivier Saison
Une verve caustique pour singer la fatalité et décrire sans complaisance la misère humaine. Une première publication saisissante.
Il faut toujours se méfier d’un auteur de vingt-trois ans -depuis Lautréamont, on sait de quel déchaînement verbal sont capables les jeunes écrivains-, et à plus forte raison s’il ose ouvrir par un tel incipit son premier recueil de nouvelles : « Voilà, je me présente : je m’appelle Hicks. Puisque c’est écrit, vous savez évidemment qu’il y a de grandes chances pour que ce ne soit pas mon vrai nom. Mais c’est peut-être mon vrai nom. Certains vous assureront que toute littérature tient à ce « peut-être », que toute littérature est ce « peut-être ». Cela ne m’intéresse pas. » Se méfier, non...
Knut
de
Olivier Saison
Après les nouvelles dérangeantes de Présents et autres orifices, Olivier Saison revient avec un long roman délirant digne du meilleur Vian. Époustouflant, et décapant.
Au volant de sa Buick rouge, Knut Gates, « assez vieux pour avoir des poils là où il faut, et même aux endroits inutiles », découvre « un réel multidirectionnel, à la carte », avec pour tout viatique une valise pleine de billets de banque (un passeport qui fait s’ouvrir aussi bien les frontières que les cuisses des filles)… Ainsi pourrait être résumé le premier roman d’Olivier Saison. Une variante plus audacieuse, mais aussi plus proche du délire verbal dont est fait ce roman, consisterait à ne juxtaposer que les titres des chapitres : Un, Deux, Zéro, 53,6, Trente-sept, 6-66 Pornos,...