auteur Richard Rognet
Ouvrages chroniqués

La Dérive du voyageur
de
Richard Rognet
2004
De petites agonies sublimées, des reliquaires de cendre, de la vie en équilibre sur des ombres, les poèmes de Richard Rognet avancent en boitant, un pied dans les mots, l’autre dans un silence hanté.
Placé sous le triple parrainage de Vladimir Holan, de Nuno Júdice, et d’un extrait du Journal de Louis XVI, de juillet 1789, Dérive du voyageur cristallise et indexe la douleur toujours un peu énigmatique de ce qui subsiste quand il n’est plus rien. Univers d’ombres poignardées, de voix disparues, d’accords blessés sur fond de plénitude perdue et d’endeuillement infini. « Le muguet rougit...

Juste le temps de s’effacer (suivi de) Ni toi ni personne
de
Richard Rognet
Richard Rognet s’inscrit dans le prolongement. Tout ce qui fait oeuvre, tragique et inquiétude tracent le chemin de sa parole. Un mot fuyant, une recherche portée à sa plus haute tension s’efforcent de nous entraîner au coeur des choses. Juste le temps de s’effacer marque cette volonté et s’ouvre ainsi : « La première fois/ ne fut pas la bonne,/ ni la deuxième, et la troisième/ fut l’abandon au bord de la route ». Cet exercice de la répétition, que l’on porte en soi, comme une interrogation : « chaque chose m’interroge/ sans me réconforter ». À la lecture on imagine aisément...
Seigneur vocabulaire
de
Richard Rognet
C’est le dernier poème qui donne le titre à ce recueil : « Seigneur vocabulaire,/ dernier brouillard sous la mort,/ alors que craque ma maison/ et s’efface mon visage./ je t’entends chercher ma fenêtre. » Richard Rognet fait une véritable prière au langage, et tout son livre est une réflexion sur la création. Il nous fait partager son travail de poète dans un ouvrage abouti, où l’on sent la maturité. On devine aussi le doute, la douleur parfois derrière les mots : « Faut-il compter sur l’éclaircie/ dont s’habille ma solitude ? » On comprend mieux pourquoi le livre s’est ouvert sur une...