auteur Roger Laporte
A propos
Mémoire
Extrait inédit du quatorzième et dernier carnet daté du 29 octobre 1969.
Pour laisser une trace de ce qui éventuellement serait le début, le 1er germe, d’un nouvel ouvrage, je vais essayer de reconstituer le fil des événements :
Il y a eu d’abord le compliment indirect de Nicole Loraux disant, d’après le témoignage de Patrice, de Mémoire de Vieira da Silva « c’est beau comme Fugue », compliment « qui m’est allé droit au cœur » en raison de sa justesse (je m’entends !) et que j’ai traduit, j’espère de manière non-abusive, en : « Fugue est beau comme Mémoire. »
- La justesse de ce rapprochement fut telle qu’elle se traduisit en moi par un : « Fugue pourrait...
Dix-huit ans de silence
« Tout ce que j’ai fait dans ma vie, (…) lu, aimé, écouté, pensé l’a été en vue d’une œuvre ; cette œuvre, à la fois prévue et imprévue, je l’ai faite, elle s’appelle Moriendo. » Retour sur une vie d’écriture close depuis 1982.
Il arrive souvent qu’un écrivain dont l’œuvre a partie liée avec sa vie, qu’elle soit directement autobiographie ou non, rechigne à évoquer son existence et préfère les questions sur l’écriture, l’œuvre. Avec Roger Laporte, inventeur du genre Biographie, c’est l’exact contraire qui se passe. Puisque la Biographie est le récit de la vie telle qu’elle n’existe que pendant l’écriture, évoquer...
Comme un sésame
Loin d’être le chemin de ronde qui éloigne l’écrivain de l’œuvre à accomplir, Variations sur des carnets est le carrefour où se croisent les voies empruntées par Roger Laporte dans son expérience intérieure. Notes sur l’œuvre à venir, propos rapportés des rencontres avec les auteurs (Char en particulier) et les peintres, lectures ô combien exaltantes des grands anciens, traces laissées par la douleur, la peine et la souffrance : ce précieux document a de quoi alimenter longtemps le lecteur.
« On pourrait écrire tout un roman qui raconterait une histoire : la mienne, celle d’un homme se dénudant lentement, au fil de nombreuses années, du secondaire et même de ce qui peut être tenu pour essentiel ». De fait, c’est, sinon ce dénuement, du moins cette lente approche vers l’œuvre qu’on suit à travers ces pages dont l’auteur, peu à peu finira par se défaire pour n’écrire que la...
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Ouvrage chroniqué
Le Carnet posthume
de
Roger Laporte
Un an après sa disparition, publication d’un ultime carnet de l’auteur de Mortend. Ecrit au seuil de la mort, dans la douleur du silence d’un homme que l’écriture a congédié.
C’est un livre pour l’histoire. Une interrogation qui tourne autour d’un vide que la littérature creuse et emplit à la fois. Le Carnet posthume que Roger Laporte a laissé à sa mort, le 24 avril 2001, sera toujours plus que le témoignage douloureux d’un homme. Il revient, après que Moriendo a condamné son auteur au silence sur cette « aventure spirituelle » que fut l’écriture de « la Biographie ». On le sait, trois voies ont irrigué l’œuvre de Roger Laporte : la Biographie qui « permet d’accéder à une vie qui n’est ni extérieure ni antérieure à l’écriture elle-même », les essais ou études...