éditions Bruit des autres
A propos
L'humble porte-voix
Depuis quinze ans, Jean-Louis Escarfail bâtit Le Bruit des autres, une maison d’édition qui relaie les voix singulières de la poésie, de la prose et du théâtre. Pour faire entendre du monde une intime révolte.
C’est dans un quartier proche de la gare de Limoges que s’est installée la maison d’édition Le Bruit des autres. Une maison avec un petit jardin appuyé sur une impasse. L’endroit est calme et Jean-Louis Escarfail vit là avec ses trois grands enfants et sa compagne : « Le Bruit des autres est une maison familiale » plaisante le Limougeaud. L’homme est né ici en 1949, dans une famille modeste dont le père était peintre en bâtiments. À 15 ans, l’adolescent entre en apprentissage à la SNCF. Là, il rencontre Daniel Soulier, arpète comme lui. Ces deux-là ne vont plus se quitter et bien des...
Ouvrages chroniqués
Fibules sur fond de pourpre
de
Cécile Oumhani
1995
Jeune homme marié malgré lui, sœur recluse dans les tâches domestiques, femme malmenée dans sa chair, enfant étouffé par une mère abusive, humiliés, oubliés… Qu’ils s’appellent Nejib, Sanaa, tout simplement « Elle » ou même « Je », les personnages des douze nouvelles de Cécile Oumhani essayent tous d’échapper à leur misérable destin tracé par les autres.Dans chaque histoire de Fibules sur fond de pourpre, individu et collectivité sont renvoyés dos à dos.
Courbés sous le poids du fardeau infligé par la communauté -qu’il s’agisse de la famille ou de la société- et niés dans leur existence...
Je vous remercie merci
de
Isabelle Pinçon
1999
Auteur de cinq livres, Isabelle Pinçon lance des petites phrases aiguës, tendrement cruelles, sur ce qui entoure la vie des êtres et leur quotidien.
Je vous remercie merci, le petit dernier, travaille dans ce même rythme intérieur, mais sans pour autant faire croire que l’auteur s’essouffle et se répète. Des bandeaux de proses courtes, sans ponctuation, accélèrent le rythme, les brusqueries syntaxiques et les changements de ton. Pour exemple, ceci : « Lentement je démonte les pièces fragiles La région/ des grands lacs/ Dans nos yeux encore quelques voix à casser ». Ce livre semble faire...
Petit dictionnaire subjectif
de
René Pons
2001
Par touches successives apposées autour de mots du lexique, René Pons poursuit un autoportrait à l’encre acide. Une façon d’être vivant sans être de ce monde.
Écrivain en retrait (mais pas en retraite), graphomane obsessionnel et insomniaque, René Pons se livre ici à un exercice lexical. Ayant choisi quelques mots de son vocabulaire favori ou honni, il ne propose pas une définition pour chacun. Son projet est plutôt de donner un objet à son désir de toujours écrire. Les mots convoquent ainsi des textes fragmentaires qui, rassemblés, font un autoportrait lucide de celui qui les a choisis. Loin de revêtir l’habit vert d’académicien, René Pons préfère le désordre de la pensée et des associations d’idées à l’ordre de l’alphabet. Les mots viennent...
La Véritable mort de Don Juan
de
René Pons
Graphomane impénitent que l’écriture retient au bord du vide en même temps qu’elle l’y plonge, René Pons nourrit son œuvre impatiente d’une lucidité sombre.
Situé sur une ancienne voie romaine au nord-ouest de Nîmes, Gajan domine une garrigue balafrée par la nationale qui mène à Alès. On peut ici vivre en retrait sans pour autant rester isolé. Peu faites pour les voitures, les rues du village serpentent entre les maisons, débouchent parfois sur une placette où résiste un jeune olivier protestant et maigre. René Pons habite là, une demeure sans sonnette qui veut qu’on entre sans frapper. On est accueilli d’abord par un jardin méditerranéen aux couleurs printanières. Un espace zen que surplombe la maison. Celle-ci, chaleureuse dès...