éditions Herne
Ouvrages chroniqués
L' Ange d’Ayala
de
Anthony Trollope
2013
L’alliance du roman victorien sentimental et de la satire sociale, par le généreux portraitiste Anthony Trollope.
On a reproché au prolifique Anthony Trollope (1815-1882) de n’écrire qu’à heures fixes, pour gagner de l’argent, des romans au kilomètre. Pire, on pourrait rejeter d’un revers de mépris L’Ange d’Ayala, roman rose et pavé feuilletonesque. Grave erreur. Certes Henry James, qui lui rendit hommage, n’appréciait pas ses interventions intempestives d’auteur jouant avec sa fiction ; mais c’est un des aspects pour nous les plus séduisants de ce Victorien beaucoup plus talentueux qu’il n’y paraît.
Le drame domestique s’installe autour de deux sœurs orphelines : Ayala, la plus jolie, et Lucy....
Cahier Georges Perec
de
Collectif
2016
Traduit dans une bonne trentaine de langues, prix Renaudot 1965 pour Les Choses et Médicis 1978 pour La Vie mode d’emploi, Georges Perec (1936-1982) est un « auteur polymorphe » dont, trente-cinq ans après sa disparition prématurée, on n’a pas encore fini de faire le tour.
Pour preuve ce nouveau cahier (après celui des actes du colloque de Cerisy, publié en 1985), qui explore les différents territoires de l’œuvre, de l’entreprise autobiographique au travail poétique (celui d’Alphabets, souvent beaucoup moins pratiqué que le très connu W ou le souvenir d’enfance), de la veine romanesque...

Feuilles de présence
de
Napoléon Murat
Voici un livre, un livret, une plaquette (déjà les mots font défaut) propre à décevoir ceux qui ne jurent que par la logique des genres : s’agit-il d’aphorismes, de « formulations », de revendications, de commandements ? Un tel texte n’est pas sans poser problème, à commencer par son auteur dont l’œuvre se limite à une monographie consacrée à Michaux en 1967 et à ces Feuilles de présence initialement publiées par Dominique de Roux aux Éditions de l’Herne en 1972, seul volume aujourd’hui disponible.
Un livre donc précieux et rare à la fois qui répartit sa trentaine de pages en deux...
Journal himalayen
de
Mircéa Eliade
2013
Les notes de voyage entre 1928 et 1931 du jeune Mircea Eliade témoignent de son éveil enthousiaste à la spiritualité.
Le Journal himalayen de Mircea Eliade (1907-1986) a le mérite de démontrer que la forme littéraire peut illustrer une démarche spirituelle, de façon certainement plus convaincante que l’exposé de principes et concepts théologiques et ésotériques. Quand il rédige ce journal, Eliade n’est qu’un étudiant. Il n’est pas le théoricien des religions et du sacré dont la réputation est aujourd’hui notoire. Il a 21 ans et part donc en Inde pour trois ans étudier le sanskrit et s’initier au yoga. Un sentiment d’exaltation est perceptible tout au long de son journal. Eliade est porté par un désir, un...
La Mort de Balzac
de
Octave Mirbeau
2012
À l’origine, ce petit texte figurait dans un récit d’Octave Mirbeau (1848-1917) intitulé La 628-E8 (plaque minéralogique de sa voiture). Mais au moment de sa publication en 1907, la fille de madame Hanska lui demanda de supprimer ces pages qui salissaient la mémoire de sa mère, laquelle avait été le grand amour de Balzac.
Il est vrai que ce portrait n’a rien de flatteur pour celle que Balzac eut à peine le temps d’épouser. On l’y voit pratiquer la bagatelle avec son amant, le peintre Jean Gigoux, cependant que Balzac agonise, seul dans la pièce voisine. Mais il n’a rien non plus de très...