La rédaction Benoît Broyart
Articles
Un livre
La Robe
de
Robert Alexis
Faux-semblant
Sans grands effets, Robert Alexis livre avec « La Robe » un roman étrange et moderne sur la question de l’identité sexuelle.
Il est d’abord difficile d’affirmer que ce texte marque la naissance d’un écrivain tant l’univers de Robert Alexis offre un condensé de mondes déjà balayés bien des fois. On pense le motif un peu usé. Un jeune homme rencontre dans la rue un vieillard qui va lui raconter l’histoire de sa vie… « Les rides profondes trahissaient l’âge et les soucis mais les yeux clairs étaient emprunts d’une grande douceur. Je côtoyais l’un de ces êtres qui longent la vie sans réellement lui appartenir, et dont le rêve masque la plénitude des faits. » On entame la lecture en terrain presque trop connu, en se...
Un livre
Sait-on jamais
de
Casimir Prat
Fraternité lucide
Une étonnante limpidité, le souci de la clarté, la patience aussi d’une langue qui surtout, prend le temps qu’il faut pour détailler les objets et les êtres, voici quelques-unes des directions prises par la voix de Casimir Prat ; c’est sans doute ce qui la rend forcément très proche de l’oreille du lecteur. Quelqu’un murmure et il est impossible de ne pas l’écouter.
On a la troublante...
Un éditeur
Une femme en enfer
Accueillie par Le Rocher depuis l’an dernier, Laurence Viallet continue à semer le désordre avec une collection ouverte aux voix transgressives.
À 30 ans, Laurence Viallet possède déjà une longue expérience de l’édition. Née à Valence, la jeune femme débarque à Paris en 1993. Après une classe préparatoire, elle poursuit ses études de littérature en Angleterre. De retour dans la capitale en 1997, elle est lectrice au Seuil et chez Denoël. Ses débuts comme directrice de collection datent de 1998. À 23 ans, elle entre à La Musardine, y...
Un livre
Sang impur
de
Hugo Hamilton
Les déracinés
Hugo Hamilton met en scène l’histoire d’une famille à deux cultures dans le Dublin des années 50-60. Un texte lumineux et sensible.
Sang impur est bien plus que le récit d’une enfance. Il impose d’emblée au lecteur de suivre le regard même de l’enfant. Le texte se charge dès les premières pages d’un grand dépouillement et d’une terrible fragilité, celle de la bougie que deux doigts suffisent à éteindre. L’enfant est une page blanche. Vierge face aux désastres, il n’accepte pas l’incompréhensible et s’y heurte chaque fois...
Un auteur
Hell’s angel
Sur les traces de Stephen King, dont il est l’un des traducteurs, et en reprenant le rythme de la « Divine Comédie », William Olivier Desmond plonge son lecteur dans un monde inédit. Un enchantement.
À 75 ans, William Olivier Desmond publie un presque premier roman, après une parodie de polar (L’Encombrant) sortie au Seuil en 2000. Il aura fallu près de trente ans à ce traducteur très actif (plus de 170 traductions et un large éventail de voix, de Stephen King à Robert O. Paxton) pour concevoir un texte d’une belle originalité, dans lequel on voit un motocycliste partir pour un voyage...