La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Un livre
Purgatoire
de
Tomas Eloy Martinez
Pièges à conviction
Avec Purgatoire, ultime roman paru avant sa mort, l’Argentin Tomás Eloy Martínez explore les vertiges de l’absence.
Cela commence comme un quiproquo romanesque. Une femme, la soixantaine, retrouve, par le plus ténu des hasards, son mari, dans un restaurant américain. Il n’a pas vieilli depuis la dernière fois qu’elle l’a vu, dans un baraquement du centre de l’Argentine, trente ans auparavant.
Pourrait s’ensuivre un roman policier, ou un conte fantastique, ou encore une chronique de la schizophrénie. Tomás...
Un auteur
« Le triomphe de la vertu littéraire »
Jorge Herralde, fondateur des éditions Anagrama, revient sur la collaboration qu’il a eue avec Roberto Bolaño à partir de 1996. Un compagnonnage qui ressemble à un conte de fées éditorial…
Comment en êtes-vous venu à publier Bolaño ?
Un jour, nous avons reçu le manuscrit de La Littérature nazie en Amérique. Une surprise totale. C’était une œuvre d’une grande qualité écrite par un inconnu,...
Un auteur
Le salutaire de la peur
L’Amérique latine est ce qui ressemble le plus à la colonie pénitentiaire de Kafka. Nous essayons de tromper quelques Européens naïfs et quelques Européens ignorants avec des œuvres absolument nulles, où nous faisons appel à leur bonne volonté, au politiquement correct, aux histoires du bon sauvage, à l’exotisme. » Quelques mois après la remise du prix Nobel de littérature à Mario Vargas...
Un auteur
Le chantier Bolaño
L’écrivain chilien a laissé après sa mort une constellation d’écrits plus ou moins achevés, qui précisent de façon étonnamment cohérente la cartographie d’un univers creusé par les abîmes moraux. En tant qu’exécuteur testamentaire de Roberto Bolaño, Ignacio Echevarría est le maître d’œuvre de la publication posthume de 2666. Rencontre avec une figure de passeur.
En plus d’officier depuis quinze ans dans le supplément littéraire d’El País, Ignacio Echevarria serait enclin à la polémique. Celui qui déclare sans ambages que les lettres latino-américaines sont « de complexité, de variété et de température moyenne bien supérieures à celle d’Espagne », s’est aussi fait connaître par le brûlot qu’il avait lancé en 2004 contre un livre édité par Alfaguara,...