La rédaction Dominique Fabre
La révolution – chronique
Jusqu'au dernier grand soir
Dans les internats où j’étais on a fait pas mal de révolutions. Moi en général, comme j’étais boursier j’étais plutôt contre, surtout au début. Ma mère touchait un peu d’argent pour que je sois élevé chez les saints-pères. Puis, d’accord, mais quand même ! Il y a des circonstances où on ne peut pas ne pas monter au créneau. C’était hier, avant. Nos révolutions déjà préhistoriques, j’y pense souvent. Je les regrette un peu, et pour certaines d’entre elles, je me dis qu’on aurait dû les continuer, toute la vie en révolution, à force, on aurait pu changer des choses. Mais bon, comme on...
Choses vues – chronique
Il est bien le nouveau ?
Quand même, on aura attendu bien longtemps qu’il se passe quelque chose. Dans mon quartier les gens n’ont pas manifesté une très grande joie aux élections. Ils sont bien loin de tous voter, en fait. N’empêche, est-ce que j’ai rêvé ou bien certains étaient plus souriants ? Bien sûr, la plupart des habitants du Château des Rentiers n’attendent aucune amélioration nette de leur situation. Mon voisin le jardinier a remis ses vieilles tennis car ses neuves s’abîmaient trop vite, avec toute cette pluie qu’on a. Ses yeux si bleus, est-ce que je vous en ai déjà parlé, sans trop me souvenir, sans...
Mon Amérique à moi
Les plus jolies choses on les garde sur soi sans les connaître. Avec mes mômes, quand on a traversé le pont de Brooklyn et qu’on a regardé vers là d’où on venait, on a vu tous les buildings du skyline de Manhattan qui avaient l’air de se préparer pour une grande fête, avec le soleil couchant pour les faire reluire. Et surtout ils étaient là, tous les deux, qui avançaient parmi les autres gens...
Aimer les arbres
Mon voisin le jardinier a remis de l’ordre dans ses idées. Je l’ai vu triste et soucieux ces derniers mois d’hiver mais là, avec le beau temps, il a tout taillé dans son jardin au-dessus de l’ancien chemin de fer. En prime il s’est fait couper les cheveux ! Depuis quelques jours, il retourne veiller au carrefour et il regarde son lopin avec un air sérieux et très entreprenant sous sa belle...