La rédaction Éric Dussert
Articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Un livre
Carnets, 1907-1925
de
Louis Chadourne
Un homme enseveli
Louis Chadourne sort à peine de l’adolescence lorsqu’il entame en 1907 la rédaction de son journal sur un carnet d’écolier. D’une plume déjà fluide et ciselée, il expose en préambule le besoin qu’il a de se comprendre, ses interrogations sur un avenir incertain et un passé trop frais. « Notre moi s’effrite chaque jour comme un vieux mur » constate-t-il en tentant de « cristalliser » cette...
Facéties
Chevauchant un âne de son troupeau, un homme mène ses bêtes à l’étable. Il les compte, constate qu’une lui manque, revient sur ses pas et compte à nouveau. Il descend de son âne en se lamentant et découvre l’animal qu’il avait cherché partout.
Les Facéties sont des histoires courtes et des bons mots rédigés en latin dont le but affiché est de distraire. « Je ne veux être lu que par des...
Mes débuts
En 1933, Paul Morand publie Mes débuts, un petit texte où il fait le récit de ses initiations mondaines, littéraires et professionnelles. Diplomate à l’âge de 23 ans, il croise son collègue Alexis Léger (alias Saint-John Perse) « devenu le modèle des grands fonctionnaires » et fréquente les duchesses. « Je fus snob », confesse-t-il. Encore ébloui, il se souvient des soirées avec le noctambule...
Un livre
Les Mémoires de mon ami
de
Octave Mirbeau
Les Mémoires de mon ami
Auteur du fameux Journal d’une femme de chambre, Octave Mirbeau (1848-1917) n’a cessé de fustiger les turpitudes bourgeoises. Publiés deux ans après sa mort, Les Mémoires de mon ami s’en prennent à la mesquinerie de la petite bourgeoisie et des femmes à travers le récit d’un employé mal marié et soupçonné de meurtre. Baptisé « Goya de la plume » par Dorgelès, Mirbeau ne dépasse sa misogynie...