La rédaction Guillaume Contré
Articles
Des livres
Halage
de
Patrick Wateau
L' Immobilité et brin d’herbe
de
Serge Nuñez Tolin
Fragments sur l'atelier
Deux recueils abordent chacun à leur façon une poétique de la brièveté, oscillant entre la tentation de l’aphorisme et le concassement des images.
Maison « d’auteur », le Cadran ligné, dirigé par le poète Laurent Albarracin, publie peu mais bien. Deux nouveautés à son catalogue le démontreront une nouvelle fois : Halage, de Patrick Wateau et L’Immobilité et un brin d’herbe, de Serge Núñez Tolin. Les associer, au-delà de leur éditeur commun, n’est pas totalement capricieux, l’un et l’autre pratiquent ici une poésie qui procède par éliminations plutôt que dans l’expansion. Des poèmes courts, donc, qui forment des séries et qui, page après page, enrichissent un sens toujours un peu fuyant, sur le mode du pied de nez : c’est...
Max Aub ou la vie imaginaire
Réédition d’un livre majeur de l’écrivain espagnol, où il décrit par le menu la vie et l’œuvre d’un étrange peintre catalan, catholique et anarchiste, qui finira par préférer le farniente chez les Indiens du Chiapas.
Pour quelques mystérieuses raisons, on ne retient de Max Aub en France qu’un petit précis d’humour noir, ses Crimes exemplaires, maintes fois réédités. Le reste de son œuvre, à commencer par son cycle monumental sur la guerre d’Espagne, Le Labyrinthe magique (entièrement traduit il y a une dizaine d’années chez Les Fondeurs de briques), reste largement ignoré. C’est peut-être dû en partie à...
Bagage russe
Il y a des circonstances qui ne laissent guère le choix. Ainsi, l’œuvre de Sergueï Dovlatov ne cesse de traiter de la réalité anarchique et souvent ubuesque de la vie dans la Russie communiste. Il y aura exercé toute sorte de métiers, de gardiens de camp à journaliste, en passant par guide touristique. Tous ses livres sont autobiographiques et, grâce à leur humour, manié avec la précision...
La Mort de Masao de Didier da Silva
Aborder un thème difficile avec légèreté, sans avoir la main lourde dans le choix des couleurs sombres, est un art difficile. Didier da Silva y parvient pourtant et sans effort apparent dans cette brève fiction qui nous raconte, pour ainsi dire, une histoire de fantôme japonais. Le jeune Masao, qui n’a guère plus de 25 ans, « une nuit de lundi à mardi dans une banlieue paisible », met fin à...
L’artiste et sa solitude
Avec son élégance habituelle, Gabriel Josipovici tente une nouvelle fois de mettre le doigt sur ce qui fait la grâce si particulière du créateur.
Josipovici aime les créateurs excentriques, ceux qui, loin des modes et parfois même du monde, réalisent patiemment une œuvre auto-suffisante mais pas nécessairement autiste pour autant ; une œuvre, plutôt, qui invente ses propres règles comme une façon de faire face à une vie pas toujours facile. Une manière, pour ainsi dire, de trouver une place. Il y a peut-être, dans cette vision de...