La rédaction Thierry Cecille
Articles
Paix et guerres
Un adolescent sensible dans la Yougoslavie de Tito : une éducation sentimentale et politique par le Slovène Drago Jančar.
Une fois n’est pas coutume, et sans pour autant rien divulguer d’essentiel, commençons par la fin, le dernier paragraphe : « Quand il prononce ces mots, quand je l’entends murmurer ces mots, il a moins peur, quand j’écris ces mots, j’ai un peu moins peur. Car c’est écrit, c’est le texte, c’est le verbe. Car rien d’autre n’est possible, il n’y a rien hors du verbe, rien sans lui. Danijel sait que c’est ainsi au début comme à la fin, ça ne peut être autrement puisque le verbe était au commencement du monde ». Précisons : le « je » qui parle ici, pour la première fois, est sans doute celui...
Un livre
En attendant les barbares
de
Constantin Cavafis
Les royaumes de la mémoire
« Il faudra attendre que je sois complètement démodé pour me découvrir vraiment » conseillait Cavafis. Il est temps, en effet, de parcourir ce labyrinthe grec.
Un homme discret, presque terne, traverse sa ville et sa vie d’un pas mesuré ; il porte sur tout ce qu’il croise un regard attentif, mais se détourne aussitôt qu’on l’observe. Beaucoup l’ignorent donc, certains le devinent, quelques-uns, rares, le connaissent. Fonctionnaire ou agent d’assurance, il ne se départit jamais d’une politesse silencieuse et souriante et remplit, consciencieusement,...
Un livre
La Mère juive
de
Gertrud Kolmar
Haute solitude
Dans le Berlin gris des années 20, l’expérience de la perte et de la déréliction, la tragédie d’une mère privée d’enfant.
Certains textes acquièrent une sorte de valeur testamentaire, s’entourent d’une aura éclatante, mystérieuse ou tragique, du fait de l’existence de leur auteur, ou des aléas de leur propre destin éditorial. C’est ici le cas : Gertrud Kolmar, née en 1894 dans une famille de la bourgeoisie juive assimilée de Berlin, mourra à Auschwitz en 1943. Hormis quelques poèmes, son œuvre demeurera inédite...
L’homme qui tombe
Le travail de la traduction est une curieuse alchimie : il exige bien sûr une exacte connaissance de la langue de départ, mais le traducteur doit également oser, prendre parti, se risquer. Plus encore, peut-être, quand le texte, comme celui-ci, est une œuvre-limite. Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de Handke (voyez le magnifique Chinois de la douleur) et de Kafka, par ailleurs romancier...
Un livre
De la propagande
de
Noam Chomsky
Plaidoyer de Chomsky
Figure essentielle de l’« autre Amérique » il en est, dit ici David Barsamian, « le premier dissident » Noam Chomsky pourfend, depuis déjà quelques décennies, les idées reçues car imposées, la parole falsifiée des puissants. La cause est pour lui entendue : les États-Unis sont le premier des « États voyous » et ceux qu’ils ont soutenus et soutiennent encore le sont tout autant. La liste est...