La rédaction Valérie Nigdélian
Articles
Une révolution amoureuse
Penser ensemble lutte des classes et lutte des sexes ? Un portrait tout en nuances d’Alexandra Kollontaï, figure féministe centrale et singulière de l’Union soviétique naissante.
En 1970, le monde aura suffisamment changé pour que les mots de « propriété privée », « guerre », « faim » ou « monnaie » n’aient plus de sens. L’État, ayant achevé son processus de dissolution, aura laissé place à une fédération de communes auto-organisées où régnera l’égalité, sans riches ni pauvres, sans dominants ni dominés. La cellule familiale bourgeoise ayant fait long feu, hommes et femmes y vivront selon leurs règles et désirs, au gré de libres combinaisons amoureuses et érotiques…
Nous sommes en 1922 quand « celle qui fut la plus authentique représentante du féminisme...
Libérer Martine… et les autres
Christian Bruel signe un essai passionnant sur l’histoire et les enjeux politiques de l’édition jeunesse.
Elle est mise sur le gril. Décortiquée. Et souvent renvoyée dans les cordes. Elle est aussi parfois encensée, quand elle sait, du monde, dire la complexité. Sous la plume de Christian Bruel, qui en est une figure incontournable, l’édition jeunesse, puisque c’est d’elle dont il est question, est ici impeccablement décryptée. On sait la nature engagée du bonhomme, dont Le Sourire qui mord vit...
Un livre
Le Grand Chant : Pasolini, poète et cinéaste
de
Hervé Joubert-Laurencin
Portrait du cinéaste en poète
Cerise sur cette année de célébration du centenaire de la naissance de Pier Paolo Pasolini, une impeccable monographie signée Hervé Joubert-Laurencin.
Comment un poète devient-il cinéaste ? » C’est par cette question que s’ouvre cette somme consacrée à Pasolini. Hervé Joubert-Laurencin, un de ses spécialistes majeurs en France, n’en a visiblement pas terminé avec l’intellectuel italien – ce dont on ne peut que se réjouir : la trame du Portrait du poète en cinéaste que le chercheur publiait en 1995 aux Cahiers du cinéma, depuis longtemps...
Un livre
Boulder
de
Eva Baltasar
Le loup et le chien
La maternité, vraiment une histoire de femmes ? réfutation imparable avec le deuxième roman de la Catalane Eva Baltasar.
Elle interrogeait déjà dans Permafrost (2020) les liens qui figent, empoisonnent, pervertissent, et les moyens furieusement misanthropes de s’en prémunir ou d’y échapper. Famille toxique, amours tentaculaires, société castratrice et lénifiante, il en fallait, de la fureur et du désir, pour préserver « ce rayon immédiat de solitude dont tout être vivant a besoin pour pousser ». Dans Boulder,...
Adoucir les mœurs ?
Retour d’une ironie décapante sur un moment tragique de l’histoire mondiale : quand la France rêvait de « civiliser les races inférieures ».
C’est une caricature connue, parue début 1885 dans L’Illustration. On y voit le chancelier allemand Bismark, couteau à la main, debout devant un gros gâteau portant les lettres AF-RI-QU-E. Autour de la table, quelques beaux messieurs un rien effarés attendent poliment leur part. C’est ainsi que Draner, le dessinateur, représentait la conférence de Berlin qui se tint au mitan des années...