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La chronique de Dominique Fabre
Les articles
Il est bien le nouveau ?
Quand même, on aura attendu bien longtemps qu’il se passe quelque chose. Dans mon quartier les gens n’ont pas manifesté une très grande joie aux élections. Ils sont bien loin de tous voter, en fait. N’empêche, est-ce que j’ai rêvé ou bien certains étaient plus souriants ? Bien sûr, la plupart des habitants du Château des Rentiers n’attendent aucune amélioration nette de leur situation. Mon voisin le jardinier a remis ses vieilles tennis car ses neuves s’abîmaient trop vite, avec toute cette pluie qu’on a. Ses yeux si bleus, est-ce que je vous en ai déjà parlé, sans trop me souvenir, sans...
Bouger les bras
Comme tout le monde j’aide un peu mon fils pour ses devoirs, mais ce coup-ci c’est du sérieux, c’est les fractions. J’ai beau essayer d’y couper, rien à faire ! Il ouvre tous ses livres, il prépare ses cahiers, téléphone à un copain pour être sûr de la page, et là je me rends compte que bon, décidément, pas moyen d’y échapper. Il va seulement danser un peu devant la glace de la salle de...
L’été est fini
Malgré le mauvais temps qu’on a les gens hésitent à ressortir leurs affaires d’automne. Il faut quand même en profiter, l’été ça ne dure pas. Hier sur le boulevard des Maréchaux j’ai vu une belle brune aux yeux verts qui filait droit devant, elle portait un manteau de mi-saison. Elle avait l’air préoccupée, de quoi ? Du temps qui se détraque ? Je ne sais pas. En tout cas elle faisait déjà sa...
Mon nouveau quartier
De mon nouvel immeuble à la porte d’Ivry on est vraiment tout près des gens d’en face, ceux du côté impair de la rue. Ils ne tirent pas tous la gueule de travers mais ils n’ont pas trop l’air contents d’être là, surtout le matin. Ils habitent la grande cité Masséna rouge, toute en brique, juste au terminus de la ligne du tramway et au démarrage de la ligne des bus de la petite ceinture, la...
Après le 6 mai
Paris n’est jamais très désert, à sept heures moins le quart du matin. Les gens, sur le chemin du métro, jetaient un œil sur les vitrines couvertes de contreplaqué. Il y avait eu de la casse. Un salon de coiffure avait morflé, deux magasins de fringues et des arrêts de bus. Les enfants se réveillaient pour aller au collège, avec leurs sacs à dos trop lourds. J’ai vu une belle femme se baisser...