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Des plans sur la moquette
La chronique de Jacques Serena
Les articles
Le sens de la marche
Je suis chez moi, dans mon jardin, fin d’après-midi, quand tout à coup Pauline débarque. Mon amie Pauline, jeune femme mais allure de fille, pas grande, bonnes joues, sauvage, domiciliée chez ses parents. Des années que je la connais, elle venait à mes premiers ateliers d’écriture sur Toulon et reviens dès qu’elle apprend que j’en refais dans le coin. Comme tout le monde aujourd’hui, elle a du mal à tenir le coup, à supporter les conditions, questionnaires, convocations, comptes à rendre, tout ce qui est à tout bout de champ imposé aux jeunes femmes dans son genre, sauf que chez elle...
Dans la nature des veaux
Il y en a aussi dans ma région, des dénonciateurs anonymes. De ces gens qui, depuis leur abri, vous signalent avec zèle à la vindicte publique, voire aux autorités compétentes. C’était l’année dernière, mon amie Inga animait un atelier d’écriture en milieu carcéral et un tract non signé tenait à faire savoir à l’organisme qui l’employait qu’elle avait eu, au temps où elle tentait de survivre...
L’aventure en rade
À ce moment-là j’anime un atelier d’écriture dans un théâtre. C’est les samedis matins, vingt séances prévues. Les participants sont ce qu’on appelle des primo arrivants. Une trentaine. En gros, comme toujours, deux fois plus de femmes que d’hommes. Ils viennent là pour tenter d’améliorer leur pratique de la langue. Et pour aussi, bien sûr, par la même occasion, sortir de leur isolement, ou...
Pris au mot par les lourds
S’il fallait que chaque auteur de livre réponde des faits qu’il a éprouvé le besoin d’attribuer à son double dans ses livres, il y en a peu qui échapperaient à la loi, ou du moins à la vindicte des lourds. Sauf bien sûr les Bobin et assimilés, ceux qui ont choisi de ne montrer que leur bon profil, et qui peut-être même y croient, se prennent pour une belle âme vingt-quatre heures sur...
Sans vouloir les nommer
Ces rumeurs à leur sujet, contradictoires, charitables, intolérantes, ce brouhaha autour d’elles, sans trop vouloir les nommer, sans même trop savoir comment, de toute façon, les nommer. C’est ça aussi qui inquiète, qu’on ne puisse pas leur coller un nom, à celles-là, qui mènent ces vies. Et quel sens leur donner, à ces sortes de vies. Celles qui les mènent ont tellement l’air de s’en foutre....