RUBRIQUE L'Anachronique
Les articles
Créancé devant
Olivier, garde champêtre, a emmené en forêt Moscou, un beau chien, un setter.
- Vaillant, dit-il. Du nez, intelligent… Il ne manque pas d’humour. Pour un peu, il clignerait de l’œil.
L’orang-outang de Bornéo comprend le malaisien, et même le javanais. Mais il se tait pour ne pas travailler.
Moscou ferait un bon compagnon aussi. Malheureusement, il n’est pas créancé. Ni bécasse ni rien…
Créancé ?
Le chien joyeux s’ébat jusqu’au moment où tu lui attaches son collier avec la clochette. Là il se transforme en professionnel, chacun sa spécialité, qu’il poursuivra coûte que...
Lo(s)er
Retour du 48, deux mois, sur les chemins quasiment chaque jour. Du nord (la Margeride) au sud (les Cévennes), d’ouest (Haut Allier, Chassezac) en est (l’Aubrac, les Causses). On hésite à appeler cette région Le Gévaudan, une notion imparfaite, réductrice, et il conviendra de préférer à ce mot de « région », celui de « pays », un pays forclos comme peu d’autres dans son découpage...
Nelly
Cette année aura été celle des fruits inouïs, et des visites à Nelly. Les cerisiers ployaient sous le poids de leur don, puis ce furent les pruniers, les pommiers, cependant la récolte, à chaque fois, était gorgée d’eau et subissait -je jure que c’est le terme- la turgescence. Je m’étais rendu pour la seconde fois chez Nelly en neuf jours, ce qui n’avait pas laissé aux cheveux le temps de...
Langue des arbres
En descendant le pré, j’ai senti qu’on m’attrapait par l’épaule. Le cognassier. J’ai levé la tête. À l’extrémité du feuillage auquel on ne prêtait guère de grâce, piqué de rouille, des pousses jouaient des coudes. « Des pousses » : on aurait dit qu’il leur fallait se frayer un chemin au milieu d’on ne savait quoi pour émerger à la lumière. L’arbre entier tendait le menton vers le ciel dans la...
La grâce de Jean Rolin
On voudra bien pardonner une précaution locutoire. Elle fait suite à d’autres, dans ces mêmes pages, lorsqu’il s’est agi, l’air de ne pas y toucher, d’effleurer comme en passant des ouvrages. Impossible de ne pas les évoquer (ils sont sur la route de vivre). Tout au moins pouvait-on les déplacer sur le bas-côté. On ne voudrait ni gêner ni empiéter sur la terre de ceux dont c’est le métier, la...