RUBRIQUE L'Anachronique
Les articles
Créancé devant
Olivier, garde champêtre, a emmené en forêt Moscou, un beau chien, un setter.
- Vaillant, dit-il. Du nez, intelligent… Il ne manque pas d’humour. Pour un peu, il clignerait de l’œil.
L’orang-outang de Bornéo comprend le malaisien, et même le javanais. Mais il se tait pour ne pas travailler.
Moscou ferait un bon compagnon aussi. Malheureusement, il n’est pas créancé. Ni bécasse ni rien…
Créancé ?
Le chien joyeux s’ébat jusqu’au moment où tu lui attaches son collier avec la clochette. Là il se transforme en professionnel, chacun sa spécialité, qu’il poursuivra coûte que...
Permis de se conduire
Je n’ai pas encore achevé d’écrire ce roman. J’avais pourtant prévu d’y mettre un terme plus tôt. Les premiers grands froids, les blocs de glaise qu’on ramène sous les chaussures après des promenades redevenues fiévreuses, viennent me le rappeler. Au cours grossi du ru du Val correspond le flux des mêmes pensées, des enthousiasmes subits, quoique modestes -ce n’est qu’un ru-, des retenues -Ah...
Viens voir les comédiens
Le producteur m’avait demandé, Vous avez déjà assisté à un tournage ? et je n’avais pas menti en répondant que oui (nous écumions les castings de figurations, mes soeurs et moi, de quatorze à dix-huit ans, du temps que nous habitions sur la presqu’île de Saint-Tropez). Je garde en mémoire -et en vidéothèque, zeugme- un film dans lequel la caméra s’attardait longuement sur mes parents...
Femme de ma vie est éditeur
Je ne suis pas oublieux au point d’ignorer que j’ai déjà consacré une chronique à ce sujet plein de zones d’opacité -du moins en ce qui me concerne- et si mes souvenirs restent intacts, il me semble l’avoir fait, mettons, à fleur d’eau, notant pour l’essentiel qu’il s’agissait de préférer le terme d’« éditeur » à celui d’« éditrice », en cela qu’il avait les couilles nécessaires au métier, et...
Avant le roman
Voici venue la période bénie d’avant le roman. Nous le savons à une sorte de langueur tenace qui s’est emparée de nous il y a quelques semaines, et nous amollit maintenant chaque jour davantage. Si nous détestons le mot « romantisme » -partageant en cela l’opinion de l’orfèvre lunaire Péter Estherhazy, lequel reprend lui-même la formulation de Wim Kayzer dans une lettre ouverte à Huizinga...